ORANT, -ANTE, subst.
A. − 1. ARCHÉOL. Figure symbolique représentant un personnage généralement féminin, debout, les deux bras étendus dans le geste de la prière (d'apr. Vogüé-Neufville 1971). Emploi adj. Vierge orante. La vierge orante représente tantôt l'âme du défunt, tantôt, lorsqu'elle figure à côté du Bon Pasteur, une image de la prière (d'apr. Vogüé-Neufville 1971).− P. anal. Je tâchais de la revoir [la Berma] dans mon souvenir, telle qu'elle avait été dans cette scène où je me rappelais qu'elle avait élevé le bras à hauteur de l'épaule. Et je me disais: «Voilà l'Hespéride d'Olympie; voilà la soeur d'une de ces admirables orantes de l'Acropole; voilà ce que c'est qu'un art noble» (Proust,J. filles en fleurs,1918, p.560).
2. BEAUX-ARTS. [P. oppos. à gisant] Figure peinte ou sculptée, au Moyen Âge et à la Renaissance, représentant un personnage dans l'attitude de la prière. Synon. priant.Tout ce qui pouvait être, non pas piété, mais comportement religieux, est remonté au-dessus du tombeau, s'est logé dans les visages, dans les mains des orants, pleins de dévotion plus convenue qu'ardente (Cl. Ducourtial,Les Gisants, Paris,1949,p.XIX).− Emploi adj. Cette place est ornée d'une statue du Christ avec deux anges orants (Chateaubr.,Mém.,t.4, 1848, p.202).
B. − Littér. Personne en prière. Les expressions simples et concentrées de ces orantes recueillies, absorbées, loin des visiteurs, devant la croix, dégageaient une saveur religieuse réelle (Huysmans,Oblat,t.1, 1903, p.293).Les trois orantes commencèrent, à genoux sur des mottes de terre, les prières du chemin de la croix (Malègue,Augustin,t.1, 1933, p.223).− Emploi adj. [P. méton. du subst.] Les mains orantes, jointes par-dessus les cheveux (Morand,Bouddha,1927, p.22).
Prononc. et Orth.: [ɔ
ʀ
ɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1848 adj. anges orants (Chateaubr., loc. cit.); 1874 subst. masc. orant (Lar. 19equi cite l'abbé Martigny). Part. prés. adj. et subst. de orer*. Fréq. abs. littér.: 16.