OUTRAGEUX, -EUSE, adj.
Vx et littér. Qui outrage, qui constitue un outrage. − [En parlant d'une pers.] Il était fort impie, matérialiste outrageux, ou, pour mieux dire, ennemi personnel de la Providence (Mérimée,Portr. hist. et littér., 1870, p.171).
−
[En parlant de qqc.] Mots outrageux; paroles outrageuses. Il marchait la hanche en avant et fendu comme un compas, d'un air outrageux et provocant comme il sied à un capitaine Fracasse. «Vous êtes vraiment très bien, lui dit Isabelle (...) et jamais capitan espagnol n'eut mine plus superbement arrogante» (Gautier,Fracasse, 1863, p.207).Rem. Sur l'empl. de outrageux en concurrence avec outrageant, v. ce mot rem.
Prononc. et Orth.: [utʀaʒø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. a) Ca 1165 outrajos «porté aux excès (d'une personne)» (Benoît de Ste-Maure, Troie, 5433 ds T.-L.); ca 1165-70 outrageuse fém. (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 4589); b) ca 1315 outrajeus «insolent» (Voeux de l'épervier, éd. G. Wolfram et F. Bonnardot, 219); 2. 1220-25 «qui a un caractère outrageant (d'une chose, d'un acte)» (Gui de Cambrai, Barlaam et Josaphat, éd. C. Appel, 8884: Ne seroit pas dont loiautés Mais outrageuse volentés). Dér. de outrage*; suff. -eux*. Fréq. abs. littér.: 28. Bbg. Gohin 1903, p.317.