PARDIEU, interj.
Fam. et vieilli. [Empl. comme juron] A. − [Pour renforcer une affirmation ou une négation] −(...) Voilà votre million d'or. En voulez-vous? −Pardieu oui, dit le sénat. Nous finirons notre église (Hugo,Rhin, 1842, p.68).Si la France est saine! Je le crois pardieu bien, que la France est saine (Arland,Ordre, 1929, p.89):. −Monsieur, dit le Père Languemare, ne parlez point de la nature: vous ne savez ce que c'est. −Pardieu, je le sais aussi bien que vous, mon Père! −Vous ne pouvez pas le savoir, puisque vous n'avez pas de religion...
A. France,Dieux ont soif, 1912, p.80.
B. − [Comme réponse affirmative à un propos, une question] Synon. pardi, bien sûr.C'est donc vrai alors (...) vous me méprisez. Il se dressa brusquement debout devant elle, et, la regardant en face. −Pardieu! dit-il (Feuillet,Camors, 1867, p.27).[L'âne, aux hommes:] Avez-vous des esprits, des plongeurs, des génies (...) Des penseurs, des trouveurs? −Pardieu! −Qu'en faites-vous? (Hugo,Âne, 1880, p.301).
Prononc. et Orth.: [paʀdjø]. Att. ds Ac. 1935. V. pardi. Étymol. et Hist. 1174-77 Par Dieu (Le Roman de Renart, éd. M. Roques, br. III, 4054). Comp. de par1* et Dieu*. Fréq. abs. littér.: 292. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 867, b) 627; xxes.: a) 162, b) 68.