1. Groupe humain de faible ou moyenne importance dans une société primitivement organisée. Peuplade barbare, errante, nomade, primitive, sauvage, sédentaire. Dix-huit ou vingt personnes logeaient sous chacun de ces appentis (...). Il m'a paru que chaque cabane constituait une petite peuplade indépendante de la voisine; chacune avait sa pirogue et une espèce de chef (Voy. La Pérouse, t.2, 1797, p.196).À mesure que la peuplade perdra la crainte de mourir de faim, le sauvage, que la prudence obligeait chaque jour à exercer sa force, se permettra quelque repos (Stendhal, Hist. peint. Ital., t.2, 1817, p.9):. ... une famille placée sur un sol qui offrait une subsistance facile, a pu ensuite se multiplier et devenir une peuplade. Les peuplades qui auraient pour origine la réunion de plusieurs familles séparées, ont dû se former plus tard et plus rarement, puisque la réunion dépend alors et de motifs moins pressants et de la combinaison d'un plus grand nombre de circonstances.
Condorcet, Esq. tabl. hist., 1794, p.14.
2. P. ext. Grand nombre d'êtres vivants, de choses identiques ou ayant des caractères communs. a) [En parlant de pers.] Cette société, réguliers, camelots, harengs, mecs, «titis gandins» (...), midinettes, mijaurées, gonzesses, boutiquières (...), tourneuses d'obus, vitrioleuses, qui sont baths, ou marles, non seulement on n'en trouve pas l'équivalent à l'étranger, mais encore en province. C'est bien une peuplade de Paris, avec ses coutumes et son vocabulaire (Fargue, Piéton Paris, 1939, p.176).
b) [En parlant d'animaux] Le ruisseau courait doucement sur les pierres polies, entraînant des peuplades de poissons microscopiques et de mouches d'eau (Loti, Mariage, 1882, p.58).
c) [En parlant de choses] Dans ma chambre hostile, assis à ma table devant ma fenêtre, aux crépuscules brumeux d'automne, je me laissais souvent hypnotiser par cette peuplade de tuyaux de poêle [les cheminées], à la fois lugubre et comique (Loti, Prime jeun., 1919, p.179).