PLUTONIEN, -IENNE, adj. et subst.
I. − Adjectif A. − MYTH. Qui appartient, qui a rapport à Pluton, dieu des enfers. Légende plutonienne. Théra ne s'orne plus de myrtes (...) Depuis que, remplissant ses veines furieuses, Le feu plutonien l'agite sans repos (A. France, Poèmes dorés, Théra, 1873, p.27).− P. anal. Qui évoque les enfers. À l'est, s'érigeait un énorme édifice de nuées (...): un floconnement de fumées plutoniennes (La Varende, Contes fervents, Meyerdorff, 1948, p.31).
B. − GÉOL., vx. [En parlant d'un terrain ou d'une roche] Qui est formé par l'action volcanique. Synon. usuel plutonique.Les autres sont dues à l'action du feu, d'où l'expression de roches plutoniennes (de Pluton, dieu des enfers), ou de roches ignées qu'on employait autrefois pour les désigner. Ce sont les roches éruptives (Boule, Conf. géol., 1907, p.24).V. neptuniste ex. dér. s.v. neptunien.
II. − Adj. et subst., GÉOL. Partisan du plutonisme. V. neptunisme dér. s.v. neptunien ex. de Flaubert.
REM. Plutonien, -ienne, adj. et subst.,astrol. [P. réf. à la planète Pluton] (Personne) au caractère attiré par le mystère, doué de résistance et essentiellement créateur. Autre cinéaste plutonien, Jean-Luc Godard (...). Dans «Alphaville», tout un monde plutonien est recréé, avec ses ténèbres et son angoisse: le film se passe de nuit; exécutions, amour impossible, séduction, etc. (Hadès, Pluton ou les Grands mystères, Paris, N. Bussière, 1971, p.105).
Prononc. et Orth.: [plytɔnjε
̃], fém. [-jεn]. Ac. 1935: -nique ou -nien, -ienne. V. plutonique. Étymol. et Hist. A. 1. 1579 «de l'enfer» onde Plutonienne (Du Monin, 49 cité par H. Vaganay ds Z. rom. Philol. t.29, p.95); 1869 chimères plutoniennes (Hugo, Homme qui rit, t.1, p.96); 2. 1816 géol. (Annales de Chimie, 3, 65 d'apr. FEW t.9, p.104b). B. 1842 «partisan du plutonisme» (Ac. Compl.). Dér. du lat. Pluto, -onis «Pluton, dieu des enfers»; suff. -ien*. B par l'intermédiaire de l'angl. Plutonian (1828 Webster d'apr. NED). Fréq. abs. littér.: 12.