A.− Couvrir de poussière ou d'une substance poudreuse. La poussière, tourbillonnant sur eux, poudrait de granules cendrées les tables et les verres (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 81).On avait boulangé, ce jour-là. La farine poudrait la table et le vaisselier (Pourrat, Gaspard,1925, p. 162).Il époussetait le sable qui poudrait ses vêtements (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 95).− P. anal. [En parlant d'une neige fine] Le grand salon aux baies vitrées, donnant sur de vieux arbres, que la neige poudrait (Rolland, J.-Chr.,Foire, 1908, p. 734).
B.− COSMÉTOL. Recouvrir d'une fine couche de poudre de riz, de poudre à cheveux. Poudrer son visage; poudrer sa perruque; sac à poudrer. Ses cheveux en ailes de pigeon, que le coiffeur de l'École polytechnique vint lui poudrer tous les matins, dessinaient cinq pointes sur son front bas (Balzac, Goriot,1835, p. 28).Vous avez le nez brillant, lui dit-il, poudrez-le (Montherl., J. filles,1936, p. 1044):1. Elle portait des robes de brocatelle, ouvertes par devant, poudrait sa chevelure blanche chaque matin, et se posait parfois une mouche au coin de la lèvre si elle donnait à dîner à quelque vieux voisin.
Ponson du Terr., Rocambole,t. 1, 1859, p. 404.
♦ [P. méton.] J'aime (...) frotter mes maîtresses après le bain, les poudrer, poncer leurs pieds, parfumer leurs poitrines (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 45).Cette petite a une couleur de cheveux exceptionnelle, ce serait un crime de la poudrer (Anouilh, Répét.,1950, i, p. 24).
− Empl. pronom. réfl. Et puis on se moque d'une, tellement grasse qu'elle est obligée de se poudrer d'amidon un peu partout pour ne pas se couper (Colette, Cl. école,1900, p. 140).Germaine se déganta, ouvrit son sac et se poudra. − Je me refais une beauté (Arland, Ordre,1929, p. 402).Les Jacobins avaient délaissé l'usage de se poudrer les cheveux (Stéphane, Art coiff. fém.,1932, p. 148).
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Au part. passé en empl. adj. Visage poudré; cheveux poudrés; perruque poudrée. Un général tout poudré, de l'ancien régime, fait rire les vieilles moustaches qui ont vaincu l'Europe entière (Staël, Consid. Révol. fr.,t. 2, 1817, p. 220).Elle avait (...) le décolleté bien poudré (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 213):2. ... Alexis, rasé de près, un peu poudré, avec un veston clair et un pantalon de velours bleu-marine, finement côtelé, ressemblait à nouveau au Slavsky de la terrasse du Dôme.
Triolet, Prem. accroc,1945, p. 130.