1. Question de.Question concernant, ayant trait à. Question d'argent, de droit, d'éducation, de fond, de forme, de goût, de santé, de service (ce qui concerne la compétence d'un service). Non! il n'y a pas trop d'horreurs (pour mon goût personnel il n'y en a même pas assez! mais ceci est une question de tempérament) (Flaub., Corresp., 1861, p. 439).L'autre [inconvénient], plus général, et qui pose, malgré tout, une question de méthode (L. Febvre, De Linné, [1927] ds Combats, 1953, p. 324):7. La question des écoles normales propres à les former; la question de l'enseignement exclusivement laïque ou mixte, au choix des parents; la question, comme conséquence, de la séparation de l'Église et de l'État; la question du travail des enfants dans les fabriques ou aux champs; et, comme conséquence, l'obligation d'indemniser les parents vieux ou infirmes, ou trop pauvres, ou trop chargés de famille, qui vivent du travail de ces enfants. J'en passe. Surgit la question de l'impôt; aussitôt cent autres questions vitales se présentent. Il en est ainsi de tout ce que nous voulons toucher.
Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 411.
♦ Question de fait. C'est une simple question de fait, qui s'éclaircit facilement par les registres du greffe (Chamfort, Max. et pens., 1794, p. 27).Je n'oublie pas que le marxisme (...), met ses fidèles en possession d'une théorie (...) qui les pourvoit, antérieurement à toute enquête proprement historique portant sur les questions de fait, de la vérité sur le sens de l'histoire (Marrou, Connaiss. hist., 1954, p. 218).
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Question de principe(s). Ce jour se lève à certaines époques dans l'histoire des nations − où on mettra les questions de principes avant les questions de personnes (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 154).Laisse-moi au moins te parler en homme de loi et agiter une question de principe (Châteaubriant, Lourdines, 1911, p. 95).Rem. Question peut souvent, dans la lang. cour., être remplacé par le mot problème empl. abusivement. V. infra ex. de Camus.
− HIST. Ensemble des problèmes soulevés par une situation historique dans une région du monde. Question d'Orient. Le pays (...) a pu croire que la question du Maroc sommeillait (Jaurès, Eur. incert., 1914, p. 163).
2. a) Il est question de; il n'est pas question de. Il s'agit de; on a parlé de; il ne s'agit pas de. Il a été fort question de politique et du mécanisme du gouvernement anglais etc... Mmede Staël a été très piquante avec le vicomte de Montmorency (Maine de Biran, Journal, 1816, p. 232).Les uns diront: tout est langage, il n'est pas question d'une relation directe de l'objet au sujet (Schaeffer, Rech. mus. concr., 1952, p. 169):8. Il n'est pas question ici de développer des méthodes: disons seulement qu'il n'existe pas qu'une seule méthode pour apprendre à aimer un art et s'y éduquer, et que la technique de formation artistique ne doit surtout pas cacher et précéder la sensibilisation...
B. Schwartz, Réflex. prospectives, 1969, p. 17.
− P. ell., fam. Pas question! [Ce fil téléphonique?] Tu crois quand même pas qu'ils auraient [ces fripouilles] le toup' d'appeler Police-Secours? (...) − Pas question, mais (...) quelques malfrats à la rescousse (Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 154).
− Il est hors de question de. V. hors II B 2 d ex. de Beauvoir.
b) Il est question de. On envisage de. Il est toujours question d'ouvrir cette rue du Dix-Décembre, qui doit aller du nouvel Opéra à la Bourse (Zola, Pot-Bouille, 1882, p. 172).
c) C'est une question de + subst. C'est un problème qui concerne tel ou tel point, tel ou tel aspect. Question de jours, de bon sens. Vous posez mal le problème. Ce n'est pas une question de vocabulaire, c'est une question de temps (Camus, Peste, 1947, p. 1256):9. Quand on examine attentivement la question de l'irritabilité et de la sensibilité, l'on s'aperçoit bientôt que ce n'est guère qu'une question de mots, comme beaucoup d'autres qui divisent le monde depuis des siècles.
Cabanis, Rapp. phys. et mor., t. 1, 1808, p. 76.
− En partic. C'est une question de temps, de jours, de mois. Il n'y a plus que quelques mois, jours à attendre. Le mieux serait de planquer Juliette pendant quelque temps, dit la voix du docteur, après tout, maintenant ce n'est peut-être plus qu'une question de mois (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 92).V. aussi supra ex. de Camus.
d) P. ell. et pop. Affaire de. Il me venait, question de gonzes et de mistonnes, une lucidité de gamberge stupéfiante. Non seulement à propos des présents, mais encore de tous ceux que j'avais connus (Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 229).
e) Fam. Question + nom en appos. avec omission de l'art. déf.Question église, mariage, santé. Beaucoup de libérés vivent par deux − non pas (...) question relations sexuelles − non! mais pour s'entraider (Dussort, Journal, 1930, dép. par G. Esnault, 1953, p. 6).
f) Il n'y a pas de question. Sans aucun doute certainement! Rem. ,,Dans la langue contemporaine la locution il n'y a pas de question s'est répandue pour signifier « il n'y a pas d'hésitation, la chose va de soi ». Elle appartient surtout au langage parlé. On observe la tendance à la généralisation d'une locution formée par analogie à partir du mot problème: il n'y a pas de problème`` (Dupré 1972).