RÉCUPÉRATEUR, -TRICE, subst. masc. et adj.
I. − Subst. masc. A. − DR. ROMAIN. ,,Citoyen romain désigné pour juger une question de propriété`` (Barr. Suppl. 1974). L'origine de la mission des récupérateurs se trouve, peut-être, dans le droit international: ils étaient chargés, après la fin d'une guerre et la conclusion de la paix, de faire recouvrer aux citoyens les biens pris par l'ennemi (Lavedan1964).
B. − Personne qui récupère de la ferraille, des objets de rebut, pour en tirer parti. Synon. ferrailleur2.Récupérateur de vieux métaux. Si une taxe était perçue sur tout achat de voiture, puis remboursée à son propriétaire lors de la cession à un récupérateur de ferrailles agréé, plusieurs centaines de milliers de carcasses feraient chaque année retour à l'industrie (Ph. Saint-Marc, Socialisation de la nature, 1971ds Gilb. 1980).
C. − 1. ARTILL. ,,Appareil destiné à emmagasiner la force vive du recul d'une arme à feu, pour ramener le canon ou la culasse mobile à sa position de tir après le départ d'un coup`` (Lar. encyclop.). Récupérateur à ressort d'une arme à feu automatique, d'une mitrailleuse. Les ressorts se rompent fréquemment; c'est surtout le cas des ressorts soumis à des efforts brusques (ressorts de récupérateurs de recul de canon, par exemple,...) (Gorgeu, Machines-outils, 1928, p. 54).
2. INDUSTR. PÉTROLIÈRE. ,,Engin ou dispositif (...) conçu et utilisé pour débarrasser une surface aquatique (...) des hydrocarbures dont elle a été recouverte par un déversement accidentel`` (Barbier Pétrole 1980).
3. TECHNOL. Récupérateur (de chaleur, d'énergie). Appareil destiné à récupérer une partie de la chaleur des gaz résiduels pour élever la température. Elvire est assise à l'écart, à côté du poêle anglais, à récupérateurs multiples (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 209).Toutes nos cheminées offrent une sécurité à toute épreuve. Et chacun de nos modèles peut être équipé d'un récupérateur d'énergie (L'Express, 19 avr. 1980, p. 186, col. 1).
II. − Adjectif A. − Qui récupère. Le Japon a fait sa guerre avec « le canon intermédiaire » (...), dont le recul était limité par des sabots à biche, reliés par cordes à des ressorts récupérateurs (Paloque, Artill., 1909, p. 413).
B. − Qui favorise la récupération (v. ce mot B 3). Industries récupératrices. Il serait anachronique de parler de pédagogie non-directive, car elle n'est pas moins récupératrice que les autres, dès qu'on s'en fait un modèle (J. Deloncle, Orientations actuelles de la psychopédagogie, 1972ds Gilb. 1980).
Prononc.: [ʀekypeʀatœ:ʀ], fém. [-tʀis]. Étymol. et Hist. 1. 1583-90 « celui qui récupère » (Brantôme, Grands Capitaines françois, éd. L. Lalanne, t. 3, p. 141) − 1675, Oudin, Esp.-Fr.; 1771 antiq. romaine (Trév.); 2. 1890 technol. (Lar. 19eSuppl.). 1 empr. au lat. recuperator, -oris « juge » et « celui qui recouvre, reprend », formé sur le supin recuperatum de recuperare, v. récupérer; 2 dér. de récupérer*; suff. -ateur*. Bbg. Dossiers de mots. Néol. Marche. 1976, n o1, p. 76.