a) Qqn1rouvre qqc.3En costume de bal, elle a rouvert, à onze heures, la chambre où nous étions à fumer, pour dire à son mari: « On ne mange pas d'œufs, demain? » (Goncourt,Journal, 1865, p. 136).Mais j'ai un frère qui est désagréable dans une gare: il n'arrive qu'au dernier moment (il a des principes), alors il faut rouvrir une valise qu'un domestique n'avait pas encore apportée (Jacob,Cornet dés, 1923, p. 93).− En partic. Rendre accessible de nouveau un lieu, un établissement après une période de fermeture. Anton. refermer.Rouvrir une salle de spectacle. Pendant ce temps, au très grand jour, lui, et dans son besoin de vivre, Delaherche s'agitait, tâchait de rouvrir sa fabrique (Zola,Débâcle, 1892, p. 544).Staline l'a bien compris, et a montré qu'il comprenait lorsqu'il a rouvert les églises (Gide,Journal, 1945, p. 282).Part. passé adj. Anton. refermé.Les églises sont rouvertes. À son retour, il trouva le kiosque rouvert avec une nouvelle tenancière. Il n'entendit plus parler de Mariette (Montherl.,Célibataires, 1934, p. 833).
− Au fig. Vauvenargues (...) rouvre un ordre d'idées et de sentiments qui est plein de fécondité et d'avenir (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t. 3, 1862, p. 233).Empl. pronom. L'avenir s'est rouvert. Un jour teint de rose l'accueillit au delà d'une porte, et il attendit, debout, que l'univers annoncé par cette aube se rouvrît enfin (Colette,Fin Chéri, 1926, p. 115).
b) Qqn1rouvre qqc.3à qqc.5/qqn5.Le dilemme s'impose, formidable: ou maintenir notre régime de douanes, (...) ou rouvrir nos ports aux céréales à vil prix d'Amérique (Coppée,Bonne souffr., 1898, p. 40).Bernardin relut son plan de république, se fortifia dans l'idée qu'une colonie fondée sur l'Aral rouvrirait au commerce de l'Empire l'ancien canal des richesses de l'Inde (A. France,Génie lat., 1909, p. 214).− Empl. pronom. Qqc.3se rouvre à qqn5.Anton. se fermer.Depuis trois ans, plus de cinquante musées partiellement ou totalement fermés se sont rouverts au public (Musées Fr., 1950, p. 6).