a) [En parlant d'une chose] Ravissante fraîcheur. L'air qu'on respirait était ravissant; il pénétrait l'âme d'un sentiment de joie qui animait tous ceux qui étaient là (Staël, Corinne, t. 2, 1807, p. 323):1. ... comment (...) le moindre élan de vie, chez la plante et chez l'animal, et dans tout le monde organique, trouve-t-il des expressions si ravissantes (et j'entends ravissantes par rapport à l'homme, c'est-à-dire susceptibles de ravir nos sens)...
Gide, Journal, 1935, p. 1240.
♦ [En parlant d'une manifestation, d'une production de la pers.] [Victor Hugo] a la plus ravissante conversation, un peu à la Humboldt, mais supérieure et admettant un peu plus le dialogue (Balzac, Lettres Étr., t. 1, 1840, p. 544).Les femmes si distinguées qui dans leurs ravissantes lettres citent avec tant de savoir et d'à-propos Sophocle, Schiller et l'Imitation (Proust, Guermantes 2, 1921, p. 492).
− En partic. [Qualifie un sentiment] Qui met hors de son état ordinaire. Une incroyable expression d'étonnement et de joie rayonnait sur son front... Il était plongé dans une ravissante béatitude (Sue, Atar-Gull, 1831, p. 11).Mon tourment, mon désir insatisfait m'étaient une joie subtile et ravissante (Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1906, p. 352).
− P. méton. [Qualifie un espace de temps] Où l'on éprouve une grande joie. Quelques ravissantes semaines de bonheur parfait s'écoulèrent (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 611).Des déceptions, des méprises, des contretemps nous chagrinaient souvent et des heures ravissantes survenaient, inattendues toujours (Chardonne, Claire, 1931, p. 130).
c) [À propos d'une caractéristique, d'un trait partic. de qqc. ou de qqn, qui est indiqué] − [par un compl. de nom] La chaire est un petit édifice du quinzième siècle, gothique fleuri, d'un dessin et d'un style ravissants (Hugo, Rhin, 1842, p. 355).
−
[par un compl. de l'adj.] ♦ Ravissant de.Elle fut ravissante de bonne humeur et de muette tendresse (Michelet, Journal, 1849, p. 7).
♦ Ravissant en.C'est, en effet, une ravissante créature en beauté, en qualités et vertus (E. de Guérin, Lettres, 1840, p. 374).