ROBER, verbe trans.
A. − Vx, rare. Voler. Synon. dérober.Eh! bien, reprit-elle [la comtesse] à voix basse, en mettant ses lèvres à l'oreille de son père [Louis XI], ce gentilhomme est resté chez moi pendant toute la nuit. − Il a bien pu tout ensemble aller chez toi et voler Cornélius, c'est rober deux fois (Balzac, MeCornélius, 1831, p. 253).
B. − TECHNOL., rare 1. Dépouiller la racine de garance de sa robe. Synon. écorcer.La manière de rober la garance, c'est-à-dire d'en séparer celle qui se vend le plus cher, est celle de la réduire en poudre (Favier, Perfect. art teint., 1806, p. 288).
2. Entourer d'une robe. Rober un cigare; rober les rôles de tabac. (Dict. xxes.).
Prononc.: [ʀ
ɔbe], (il) robe [ʀ
ɔb]. Étymol. et Hist. a) 1723 garance robée « garance dont l'écorce n'a pas été enlevée » (Savary); 1803 rober « enlever l'épiderme d'une plante » (Boiste); b) 1752 rober « enlever le poil (terme de chapelier) » (Trév.); c) 1904 « entourer (les cigares) d'une feuille extérieure » (Nouv. Lar. ill.) [att. indirectement dès 1875 par robage] (infra dér.). Dér. de robe*; d'abord suff. -é* puis dés. -er.
DÉR. 1. Robage, subst. masc.[Corresp. à supra B] Action de rober, de poser une robe de tabac. (Dict. xixeet xxes.). − [ʀ
ɔba:ʒ]. − 1reattest. 1875 (Journal officiel du 29 nov., p. 9801, 3ecol. ds Littré Suppl. 1877); de rober, suff. -age*.
2. Robeuse, subst. fém.,,Ouvrière ou machine, qui utilise une robe de tabac, c'est-à-dire une feuille de bonne qualité, fine et souple, pour envelopper les cigares`` (Fén. 1970). − [ʀ
ɔbø:z]. − 1reattest. 1875 « ouvrière chargée de rober les cigares » (Le Temps du 23 mars, 3ep., 4ecol. ds Littré Suppl. 1877); de rober, suff. -euse* (-eur2*).