SÉDENTARISER, verbe trans.
GÉOGR. HUM., ETHNOL. A. − Rendre sédentaire. La découverte de nappes d'eau permettra d'étendre les cultures, et de sédentariser la population nomade (en Arabie Saoudite) (Le Monde, 24 juin 1966ds Gilb. 1980).♦ P. métaph. La littérature, autrefois, était provinciale, campagnarde, nomade. Nous l'avons sédentarisée, centralisée, un peu étouffée (Le Temps, 2 août 1938).
− Fréq. au part. passé adj. Les oasis du Souf (...) comprennent quelques arabes purement nomades, restés nomades, des nomades sédentarisés depuis peu de temps, et bien entendu une majorité de purs sédentaires (Brunhes, Géogr. hum., 1942, p. 237).
B. − Empl. pronom. réfl. Devenir sédentaire. Cette région (des hautes plaines oranaises) est caractérisée par une population musulmane arabophone qui s'est sédentarisée (R. Gendarme, L'Économie de l'Algérie, 1959ds Gilb. 1980).− P. métaph. Imaginons maintenant un savant qui, par sa formation (...) choisisse de voyager « entre » les sciences au lieu de se sédentariser sur l'une d'entre elles (Le Nouvel Observateur, 9 févr. 1976, p. 50, col. 2).
Prononc.: [sedɑ
̃taʀize], (il) sédentarise [-ʀi:z]. Étymol. et Hist. 1910, août (Lar. mens., p. 760); 1959 verbe pronom. réfl. (R. Gendarme, loc. cit.). Dér. sav. de sédentaire*; suff. -iser*.
DÉR. Sédentarisation, subst. fém.,géogr. hum., ethnol. Adoption d'un mode de vie sédentaire. L'installation des tribus d'Israël en Canaan, la sédentarisation des conquérants, la cohabitation avec les autochtones ne manquèrent pas d'altérer la pureté et la rigueur du mosaïsme (Philos., Relig., 1957, p. 48-9).Bien souvent la transhumance apparaît au sein d'une société nomade lorsque les activités culturales tendent à l'emporter et s'accompagnent d'une sédentarisation du groupe qui n'épargne bientôt que les bergers (Wolkowitsch, Élev., 1966, p. 121).− [sedɑ
̃taʀizasjɔ
̃]. − 1reattest. 1957 (Philos., loc. cit.); de sédentariser, suff. -(a)tion*.
BBG. − Dub. Dér. 1962, p. 57. − Quem. DDL t. 21 (s.v. sédentarisation).