1. Qui ne parle pas. Derrière des groupes silencieux passaient des charrettes bosselées de paniers et de sacs, où brillait un instant l'éclat écarlate d'une bouteille (Malraux,Espoir, 1937, p. 627).Entre hommes, nous fumons notre dernière cigarette, pendant que les femmes et les gosses se tassent dans un coin, immobiles et silencieux (T'Serstevens,Itinér. esp., 1963, p. 328).− En partic. Qui s'abstient habituellement de parler, qui est peu communicatif. Synon. réservé, taciturne.Au moral, c'était un enfant silencieux, flegmatique, tranquille, avec une pointe de cette fierté que le sentiment du péril continuel, l'habitude du travail régulier et la satisfaction de la difficulté vaincue donnent à tous les mineurs sans exception (Verne,500 millions, 1879, p. 84).C'était une femme silencieuse, aigrie, qui avait fait le vœu d'adopter un enfant si la sienne, une fille unique, retrouvait la santé (Roy,Bonheur occas., 1945, p. 248).
− POL. [P. oppos. à minorité agissante] Majorité silencieuse. V. majorité3A 2 c.
− Empl. subst. Alors, cette silencieuse éclatait, tout sortait, la débâcle roulait les trahisons de vingt années, son mépris, son dégoût (Zola,Fécondité, 1899, p. 491).Il possède l'intelligence la plus sûre, celle des silencieux, et la plus confortante, celle des actifs (La Varende,J. Bart, 1957, p. 26).