STOCKER, verbe trans.
A. − COMMERCE 1. Entreposer des matières, des produits, en attendant de les utiliser ou de les mettre en vente; en partic., constituer des stocks de marchandises supérieurs à la demande à des fins spéculatives. Synon. emmagasiner, entreposer, mettre en stock*.Stocker des denrées, des marchandises, des matières premières. Si le café ne paie pas (...) stockez-le en vue de la guerre qui vient et vous le vendrez très cher aux armées (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 366).Dès leur sortie de l'usine, les produits surgelés doivent être stockés dans des entrepôts frigorifiques (Boyer, Pêches mar., 1967, p. 116).− Empl. abs. Constituer des stocks. Les commerçants stockent soit tout simplement pour pouvoir satisfaire à la demande, soit dans un but spéculatif (Romeuft. 21958).
2. En partic. Emmagasiner une source d'énergie soit en la conservant en l'état, soit en la transformant, notamment pour parer aux variations saisonnières de la demande ou aux interruptions éventuelles de la production. Il faudrait pouvoir stocker l'eau pendant les périodes où elle est surabondante et la restituer quand les débits sont insuffisants (Thaller, Houille blanche, 1952, p. 18).La production française de thorium est ainsi en grande partie stockée pour une éventuelle utilisation nucléaire dans un avenir lointain (Goldschmidt, Avent. atom., 1962, p. 147).
B. − P. ext. 1. Faire des réserves de quelque chose; p. ext., rassembler (des choses concrètes ou abstraites) en grande quantité. Synon. accumuler, amasser, emmagasiner, entasser.Stocker des boîtes de conserve, du sucre; stocker des impressions, des souvenirs. Les armes que nous étions autorisés à stocker (Procès Pétain, 1945, p. 952).Les nourritures (...) que l'on a stockées (Butor, Passage Milan, 1954, p. 105).
2. INFORMAT. Conserver une information soit dans une mémoire, soit sur un support magnétique ou autre, en vue d'en faire l'archivage ou de la traiter sur ordinateur. Une masse immense d'information se trouve stockée dans les mémoires des machines (David, Cybern., 1965, p. 67).On peut estimer préférable, pour assurer une pleine charge à un ordinateur, d'y stocker les informations primaires et de lui confier le traitement primaire (Jolley, Trait. inform., 1968, p. 231).
Prononc. et Orth.: [stɔke], (il) stocke [stɔk]. V. stock. Étymol. et Hist. 1918 (Le Matin, 15 janv., 3e ds Höfler Anglic.). Dér. de stock* (dés. -er) d'apr. l'angl. to stock att. aux sens de « mettre en stock, former une réserve de » dep. 1700 et « garder, mettre dans un dépôt pour la vente » dep. 1850 (NED). Fréq. abs. littér.: 18.