SUREXPLOITER, verbe trans.
Exploiter de façon excessive. Le Tiers Monde continuera à dévaster ses ressources naturelles, défrichant de nouvelles forêts et surexploitant toujours davantage ses terres de culture et d'élevage (M. Young, L'Europe de l'an 2000, 1972ds Gilb. 1980).Empl. part. passé ou adj. Forêt, terre surexploitée. (Dict. xxes.). −
En partic. [P. réf. à la surexploitation dans la théorie marxiste] La femme est plus qu'exploitée. Elle est surexploitée (Avortement, une loi en procès, 1973ds Gilb. 1980).♦ Empl. part. passé ou adj. Des travailleurs mal employés et surexploités (La Révolte étudiante, 1968ds Gilb. 1980).Si les femmes s'intègrent dans les circuits de production, c'est dans des conditions spécifiques: salaires inégaux, absence de formation, de qualification professionnelle, difficulté de la promotion. Le travail féminin reste un travail subalterne et surexploité (N. Benoit, E. Morin, B. Paillard, La Femme majeure, 1973, p. 20).
Prononc.: [syʀ
εksplwate], (il) surexploite [-plwat]. Étymol. et Hist. 1918 ces pauvres créatures surexploitées (R. Herval, Huit mois de révolution russe, p. 27 ds Quem. DDL t. 26); 1965 surexploiter les fonds de la mer du Nord (Géographie des Mers, P.U.F. ds Praxis t. 16, p. 431). Dér. de exploiter*; préf. sur-*.
DÉR. Surexploitation, subst. fém.Action d'exploiter de façon excessive, de faire valoir en vue d'une production excessive. Surexploitation forestière; surexploitation des ressources animales. L'extraction de sels bruts et la production de chlorures continuèrent de s'élever (...). Mais le maintien d'un haut niveau d'activité ne se fit qu'au prix d'une surexploitation des hommes et du matériel et d'une extraction intensive sans égard pour l'avenir du gisement (Industr. fr. engrais chim., 1956, p. 13).En partic. [Dans la théorie marxiste] Exploitation supplémentaire fondée sur le non-respect de l'équivalence entre le salaire versé et la valeur de force de travail engagée dans une production donnée. La Suisse est le seul parmi les pays industrialisés de l'Europe à réaliser régulièrement un bilan commercial excédentaire avec les pays du tiers monde. Cela veut dire: ses multinationales tirent − par la surexploitation du travail autochtone, par le retransfert massif des profits, par la fausse facturation, par les taxes exorbitantes pour l'utilisation des brevets − des sommes colossales des pays pauvres (Le Nouvel Observateur, 5 avr. 1976, p. 77, col. 1).− [syʀ
εksplwatasjɔ
̃]. − 1resattest. 1935 la surexploitation intensive des ouvriers (B. Souvarine, Staline, p. 464 [Plon] ds Quem. DDL t. 26), 1966 la surexploitation des fonds chalutables (J.-M. Pérès, Vie océan, 1966, p. 173); de surexploiter, suff. -(a)tion*.
BBG. − Blochw.-Runk. 1971, p. 104 (et s.v. surexploitation). − Widdig (W.). Archi-, ultra-, maxi-... Genève, 1982, p. 123 (s.v. surexploitation).