TOILETTER, verbe trans.
A. − Procéder à la toilette de (notamment d'un animal domestique). Toiletter son chien. Pas moins de cinquante jardiniers soignent et toilettent ce parc aux essences rares (Le Monde loisirs, 13 oct. 1984, p. VI, col. 1).− P. métaph. Le fabricant, le je ne sais quel fil secondaire dont le branle agite ce peuple qui (...) toilette la pensée, colore, blanchit et noircit tout; eh! bien, ce sous-chef est venu promettre à ce monde de sueur et de volonté (...) un salaire excessif (Balzac, Fille yeux d'or, 1835, p. 324).
B. − Toiletter un texte. Débarrasser un texte, un manuscrit des erreurs, des coquilles, des inexactitudes dont il peut être entaché. Cette initiative salutaire hisse d'un coup l'édition musicale française au même niveau de sérieux musicologique que son homologue allemande. Entaché longtemps d'erreurs ou de négligences, le texte des vingt-quatre Préludes a été soigneusement toiletté par le pianiste Claude Helffer et l'américain Roy Howat (à partir du manuscrit autographe du Premier livre, jadis la propriété d'Alfred Cortot, aujourd'hui à la Pierpont Morgan library de New York) (Télérama, 17 sept. 1986, no1914, p. 124).
REM. 1. Toiletté, -ée, part. passé en empl. adj.Vêtu, paré. En bataille rangée, les deux sexes, toilettés à la mode des passants, mangeant dans le ruolz (Laforgue, Complaintes, 1885, p. 181).
2. Toiletteur, -euse, subst.Personne procédant au toilettage des animaux. Elle est toiletteuse pour chiens (L'Express, 19 janv. 1980, p. 13).
Prononc.: [twalete], [-εte], (il) toilette [-lεt]. Étymol. et Hist. 1. Verbe pronom. a) 1831 « faire sa toilette » en parlant d'un chat (Balzac, Peau chagr., p. 160); b) 1900 en parlant d'une personne (Colette, Cl. école, p. 295); 2. verbe trans. a) 1835 « habiller » ici, au fig. (Balzac, Fille yeux d'or, p. 324); b) 1949 « faire la toilette d'un animal » (Nouv. Lar. univ.); 3. 1974 « nettoyer » (Le Monde, 22 juin ds Gilb. 1980). Dér. de toilette*; dés. -er.
DÉR. Toilettage, subst. masc.a) Ensemble des soins de propreté donnés à un animal domestique. Le toilettage d'un chien. (Dict. xxes.). b) Légères retouches, réformes partielles, modifications de détail. En même temps qu'il entreprenait ce toilettage du quotidien, le groupe se lançait hardiment dans le « multimédia » (Le Monde aujourd'hui, 5-6 août 1984, p. VI, col. 1).− [twaleta:ʒ], [-lε-]. − 1reattest. 1936 (Journal, in Commune, no33, mai, p. 1108 ds Quem. DDL t. 15); de toiletter, suff. -age*.
BBG. − Quem. DDL t. 3, 16.