TOMAN, subst. masc.
NUMISM. Ancienne monnaie d'or de la Perse, remplacée dans l'Iran moderne par le rial, mais encore utilisée comme monnaie de compte. Plus belle encore dans sa tristesse, Ses yeux étaient deux talismans. Elle [la captive] valait mille tomans (Hugo, Orient., 1829, p. 76).J'ai retourné ses poches et je vous apporte le toman que j'ai trouvé dedans (Gobineau, Nouv. asiat., 1876, p. 157).Prononc. et Orth.: [tɔmɑ
̃]. Att. ds Ac. 1762-1878. Étymol. et Hist. Ca 1298 toman, tomain « ensemble de dix mille unités » (Rusticien de Pise, Marco Polo, éd. L. F. Benedetto, p. 55: les CMest apellé un tut et les XMun toman [= dix mille hommes, chez les Tartares]; p. 153: LXXX tomain d'or); 1351 tuman (Odoric de Pordenone, Voyages en Asie, éd. H. Cordier, p. 301: le nombre des feux de la ville monte à IIIIXXV tumans [...] un tuman vault XMfeux); 1678 toman (J. B. Tavernier, Voyages, t. 1, p. 32 ds Boulan, p. 190: des Tomans). Empr. au persantūmān « dix mille dinars (vx); division (milit., vx); unité monétaire iranienne (= 10 rials) », lui-même empr. au turc tūmān « grand nombre; dix mille; dix mille dinars » (turc mod. tümen « grand nombre, foule; division ») qu'il est tentant de considérer comme un empr. au tokharien tumane, tmāne, tmāṃ « dix mille » (IEW, p. 1082). Voir Lok. no2105; Klein Etymol.; Dalg., s.v. tomão; Lang. Monde 1952, p. 364; A. Cherpillod, Dict. étymol. des noms géogr., s.v. Tioumen; Encyclop. univ. t. 16, 1973, p. 419b. Bbg. Boulan 1934, p. 190.