1. Activité d'une personne qui voyage pour son agrément, visite une région, un pays, un continent autre que le sien, pour satisfaire sa curiosité, son goût de l'aventure et de la découverte, son désir d'enrichir son expérience et sa culture. Faire du tourisme; voyage de tourisme. Le tourisme (...) se résume tout entier en un seul mot: voir (Baudry de Saunier, Cycl., 1892, p. 450).J'ai toujours cherché, dans mes voyages, à atteindre l'intimité des pays que je visitais. Le tourisme superficiel, guide en main, à travers les musées et les monuments historiques, ne m'a jamais intéressé (T'Serstevens, Itinér. esp., 1963, p. 13).Le tourisme se distingue du voyage en ce qu'il implique dans le fait du voyageur, d'une part le choix délibéré du but, d'autre part le souci de satisfaire son agrément (Jocard, Tour. et action État, 1966, p. 13).− P. anal. Faire du tourisme. Exercer une activité en dilettante, en dehors de tout professionnalisme. Mon premier mot fut pour lui demander des nouvelles de la course. − (...) On a fait du sur-place toute la matinée; du tourisme, quoi! (Morand, Ouv. la nuit, 1922, p. 176).
2. Ensemble des activités touristiques (séjours, voyages d'agrément). En ce qui concerne les mouvements de la population française, il s'agit moins de tourisme au sens classique du mot, c'est-à-dire de découverte, mais de mouvements réguliers et répétés d'hommes cherchant provisoirement un nouveau cadre de vie (Belorgey, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 378).a) [Concerne la population et les lieux visités] Tourisme étranger, européen, français, intérieur, international, national; centre, lieu, station, région de tourisme; pays de (grand) tourisme. Visitez la Corse terre de tourisme d'hiver et de printemps (Le Figaro, 19-20 janv. 1952, p. 10, col. 1-2).
b) [Concerne les zones d'accueil] Tourisme balnéaire, fluvial, montagnard, rural; tourisme de plein air; tourisme à la ferme; tourisme et thermalisme. ♦ Tourisme blanc, tourisme de neige. Tourisme de sports d'hiver. Le caravaneige [« caravaning d'hiver »], nouvelle manière originale de pratiquer le tourisme blanc à meilleur compte (Tourisme, vacances, loisirs, 1975, no11, p. 10 ds Néol. Marche 1979 no10, p. 98).
♦ Tourisme vert. Forme de tourisme rural. Le tourisme vert, pour tous ceux qui ne vont pas dans leur famille ou sous la tente, c'est bien le fin du fin du standing (Le Point, 26 avr. 1976, p. 89, col. 2).
c) [Concerne la forme, le type d'organ., d'activité] Tourisme actif, commercial, culturel, gastronomique, naturel, religieux, social, sportif; tourisme d'affaires, de congrès; tourisme des jeunes. Sans doute la retombée la plus désastreuse du tourisme de masse est-elle la transformation des cultures locales en spectacles à bon marché (Le Sauvage, mai 1974, p. 25, col. 1).
d) [Concerne les moyens de transp. utilisés] Tourisme aérien, automobile, équestre; tourisme à pied, à cheval, en auto; tourisme de randonnée. ♦ Tourisme à bicyclette (ou vélocipédique). Synon. de cyclotourisme.Le goût du tourisme vélocipédique est très répandu en France (Baudry de Saunier, Cycl., 1892, p. 491).
3. Industrie se consacrant à tous les besoins engendrés par les déplacements des touristes (moyens de communication, transports, structures d'accueil, aménagement des sites) et à toutes les questions d'ordre économique, juridique, financier, social que soulève ce domaine (accueil des personnes, apport de devises, balance commerciale, statistiques, etc.) organisé, structuré et réglementé au niveau national et régional. Tout ceci justifié par l'importance économique du tourisme. On implore le tourisme pour ranimer les affaires de détail, pour stimuler la vente du textile, pour sauver l'artisanat en péril (Defert, Pol. tour. Fr., 1960, p. 48).Dans le langage courant, on a pris l'habitude de désigner également par le mot tourisme l'« industrie », au sens large du terme, qui se consacre à satisfaire les besoins nés de la généralisation des voyages (Jocard, Tour. et action État, 1966, p. 14).SYNT. [Dans des appellations officielles d'ordre gouvernemental ou admin.] Académie internationale du Tourisme; Comité du Tourisme; Comité (interministériel, régional) du Tourisme; Centre national du Tourisme (supprimé en 1959); Conseil supérieur du Tourisme; commissaire au tourisme; Commissariat (général) au tourisme; délégué régional au tourisme; fédération française de tourisme; ministre chargé du tourisme; office national du tourisme; Organisation mondiale du tourisme; secrétaire d'État au Tourisme.
♦ Office, maison du tourisme. Organisme chargé de renseigner les touristes sur toutes les questions qu'ils se posent (hébergement, visites, transports, etc.). Synon. syndicat* d'initiative.Dans les stations classées, il peut être institué par arrêté préfectoral, à la demande du conseil municipal intéressé, un établissement public à caractère industriel et commercial, dénommé office du tourisme. (...). L'office du tourisme est chargé de promouvoir le tourisme dans la station. Il assure la coordination des divers organismes et entreprises intéressés au développement de celle-ci (Jocard, Tour. et action État, 1966, p. 55).
♦ Agence, association, bureau, organisme, service du tourisme. Organisme dont la vocation première est de promouvoir et de vendre les produits liés au tourisme. Synon. agence, bureau de voyages (v. voyage).Agent de tourisme; développer, encourager, promouvoir le tourisme. Voici venir la semaine où les adeptes du sport-roi vont consulter, dans les bureaux de tourisme, les dépêches arrivées de la montagne (J.-R. Bloch, Dest. du S., 1931, p. 123).Le développement du tourisme a favorisé la formule des maisons historiques (Musées Fr., 1950, p. 18).