2. Allier qqc. à/avec qqc.Allier deux choses : 5. ... M. d'Urtubie, vieillard respectable, l'avait parfaitement jugé; il ne cessa de lui être favorable et de lui faciliter tous les moyens d'allier les biens du service avec les agréments de la société.
E.-D. de Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, 1823, p. 85.
6. Il était à cheval, et dans ce cavalier qui alliait la forte animalité boer à l'élégance d'un adolescent anglais, elle reconnut une si fière assurance qu'elle prévit l'inévitable dénouement de ce conflit familial.
J. et J. Tharaud, Dingley, l'illustre écrivain,1906, p. 62.
7. En faisant passer dans son Jean-Christophe cet amas informe d'idées empruntées à tous les penseurs de l'Europe, à Nietzsche, à Tolstoï, à Gœthe, en prenant ses épisodes dans la vie des hommes illustres de toutes les nations, en souhaitant d'allier l'idéalisme germanique au rationalisme latin, M. Romain Rolland a voulu que son œuvre fût vraiment « européenne » ...
H. Massis, Jugements,t. 2, 1924, p. 151.
8. Le sens commun ne sait comment allier l'inexorable, et le libre.
P. Ricœur, Philosophie de la volonté,1949, p. 335.
Rem. Le suj. peut être de l'inanimé (supra ex. 8, infra ex. 9).
a) Harmoniser, marier, assortir : 9. Le costume oriental allie bien sa noblesse à la noblesse de ces ruines, et les chameaux semblent en accroître les dimensions, lorsque couchés entre de grands fragmens de maçonnerie, ces énormes animaux ne laissent voir que leurs têtes fauves et leurs dos bossus.
F.-R. de Chateaubriand, Génie du Christianisme,t. 2, 1803, p. 158.
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Allier des couleurs : 10. Les ornements des prêtres − qui alliaient ces grenats et ces carmins qui sont le triomphe de l'Ingres de la Chapelle Sixtine − donnaient à la cérémonie un éclat alternativement sourd et vif, je ne sais quelle robustesse tout ensemble séculaire et noblement distante.
Ch. Du Bos, Journal,juin 1927, p. 287.
− Dans le domaine
culin. :
11. Il connaissait à fond l'art d'allier la purée de pommes à la côte de mouton.
Lar. 19e,1866.
b) Rapprocher, associer : 12. Quand Derville leur demanda si c'était bien là que demeurait M. Chabert, aucun ne répondit, et tous trois le regardèrent avec une stupidité spirituelle, s'il est permis d'allier ces deux mots.
H. de Balzac, Le Colonel Chabert,1832, p. 67.
13. ... les déclarant dieux, la renommée allie
Leurs noms dans les sonnets qui viennent d'Italie.
V. Hugo, La Légende des siècles,t. 1, 1859, p. 335.