A.− [Le suj. désigne un cours d'eau] Tomber en cascade : 1. Sidoine nous avait entraînés dans un vallon étroit où un mince ruisseau, cascadant au milieu des roches roulées, s'immobilisait tous les quinze ou vingt pas, suivant l'usage de nos ruisseaux montagnards, en petits bassins étagés, pareils à des coupes.
P. Arène, Veine d'argile,1896, p. 248.
− P. métaph. Bien que bon-papa eût lui-même cascadé de faillite en faillite (S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 197).
− Au fig., vieilli. Mener une vie tumultueuse, multiplier les écarts de conduite. Ce qu'il y a de certain, c'est que, si la comtesse s'amuse à cascader elle est encore maligne, car ça ne circule pas, personne n'en cause (Zola, Nana,1880, p. 1149).
B.− P. anal. 1. Tomber selon un mouvement de chute qui évoque celui d'une cascade. a) [Le suj. désigne un inanimé concr.] Un fracas de tuiles qui cascadent (Montherlant, Le Songe,1922, p. 167).
b) [Le suj. désigne une pers.] −
Arg. et lang. fam. Tomber brusquement et brutalement : 2. Il me charge! ... La brute m'emboutit! ... Je prends tout dans le buffet! ... Je bascule... Je cascade à la renverse... Un taureau furieux! ... Je débouline... Je carambole les trois étages...
Céline, Mort à crédit,1936, p. 508.
− SP. Exécuter en série des exercices de voltige, des sauts périlleux qui se terminent par des chutes brutales volontaires. Accomplir le saut périlleux sur fil de fer ou cascader en « risley » d'un porteur à l'autre dans des jeux icariens (P. Vialar, Les 4 Zingari,1959, p. 118).
2. [Le suj. désigne un bruit] Se répercuter avec un bruit de cascade. Un coup de bec rude et précipité, qui faisait cascader le rire dans leur gorge (Pergaud, De Goupil à Margot,1910, p. 217).
3. THÉÂTRE. Faire des cascades (cf. cascade B 2 b). − P. ext. Faire de grosses plaisanteries. Les mendiants (...) braillant, cascadant, exécutant des numéros (Cendrars, L'Homme foudroyé,1945, p. 81).