CELLULOÏD, subst. masc.
Matière plastique translucide, malléable, très inflammable, résultant de l'action du camphre sur la nitrocellulose. Vivian Bell (...) avait fait placer sur la table toute une papeterie artiste (...) des plumes de celluloïd, blanches et légères, qu'il fallait manier comme des pinceaux (A. France, Le Lys rouge,1894, p. 177).SYNT. Celluloïd en feuille; feuille, plaque, ruban de celluloïd; col, faux-col, manchette, plastron, poupon de (en) celluloïd; pellicule de (en) celluloïd; film de celluloïd; support en celluloïd; épreuve sur celluloïd.
♦ P. métaph. − ... Je te vois si bien marié, reprit-il [Daniel à Mathieu] (...) gras, bien soigné, avec le mot pour rire et des yeux de celluloïd (Sartre, L'Âge de raison,1945, p. 102).Une carnation de celluloïd sur laquelle le soleil ne mordait pas (H. Bazin, La Tête contre les murs,1949, p. 237).
♦ Par apocope, fam. Cellulo. Un col de cellulo (Giono, Un de Baumugnes,1929, p. 60).
− P. méton. Objet, support en celluloïd. Un celluloïd dépoli. Offset. − Procédé à plat. l'original est photographié, tramé et reporté en positif sur un celluloïd transparent nommé typon (Arts et litt. dans la société contemp.,1935, p. 2815).J'enlevais (...) non seulement mon pesant veston, mais encore mon celluloïd (Céline, Mort à crédit,1936, p. 355).
Prononc. et Orth. : [selylɔid], également [sεlylɔid]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1877 (Année sc. et indust. 445 ds Quem.). Matière élaborée aux États-Unis en 1870 par les frères Hyatt et brevetée pour la 1refois en avril 1871 pour l'usage des prothèses dentaires (Encyclop. brit., s.v. celluloïd). Le premier brevet anglais des Hyatt ne contient pas le mot, qui est pour la 1refois attesté en 1871 ds Brit. Jrnl. Dental, sc. XIV, 364 ds NED : The material is named the celluloïd base, so called from the material of which it is composed; dér. du rad. de cellulose, suff. -oïd (-oïde*). Fréq. abs. littér. : 32. Bbg. Behrens Engl. 1927, p. 110. − Bonn. 1920, p. 25. − Gall. 1955, p. 21, 256.