CIMENTER, verbe trans.
A.− BÂT. Lier, sceller des matériaux de construction avec du ciment; revêtir d'une couche de ciment. − Spéc., MINES Injecter une laitance de ciment dans un terrain aquifère.
−
P. anal. [En parlant d'une substance qui joue le rôle du ciment] Sceller, consolider : On voyait bien l'endroit où les prés étaient humides. À ces places-là, de grandes étoiles de glace cimentaient l'herbe. Mais la fontaine était toujours libre.
Giono, L'Eau vive,1943, p. 100.
B.− P. métaph. ou au fig. [L'obj. désigné un inanimé abstr.] 1. Lier. Cimenter un groupe.
2. Affermir, consolider. Cimenter une amitié, une union. On ne peut rien édifier de durable, sans le cimenter de ses larmes et de son sang (R. Rolland, Jean-Christophe, Dans la maison, 1909, p. 956).− Emploi abs. Il me plaît qu'il y ait un peu de boue chez les êtres. Elle cimente (Montherlant, La Reine morte,1942, II, 2, p. 178).
−
Emploi pronom. a) [Le suj. est multiple] S'agglomérer. Le bien et le mal se cimentèrent en elle (Clemenceau, L'Iniquité,1899, p. 235).
b) [Le suj. est unique] Prendre consistance. Ainsi se cimentait une amitié qui (...) devait durer tout au long de leur vie (B. Dorival, Les Peintres du XXes.,1957, p. 13).
Prononc. et Orth. : [simɑ
̃te], (je) cimente [simɑ
̃:t]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1287 « enduire de ciment, sceller avec du ciment » (A. Longnon, Documents relatifs au comté de Champagne et de Brie, t. 2, 70); 1595 fig. part. passé adjectivé « lié » (N. du Fail, Contes et discours d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. 2, p. 249); 1595 fig. se cimenter « s'unir, se consolider » (Montaigne, Essais, livre 2, chap. 12, éd. A. Thibaudet, p. 582). Dér. de ciment*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 192.