1. [Chez les Grecs] Pièce de théâtre qui se jouait généralement avec des masques et où l'on mettait en scène les citoyens d'Athènes en les nommant. La tragédie prit naissance sous Thespis, la comédie sous Susarion, la fable sous Ésope (Chateaubriand, Essai sur les Révolutions,t. 1, 1797, p. 123).Comédie nouvelle. Pièce d'imagination fondée essentiellement sur la peinture des mœurs. − P. ext. [Chez les Latins] Pièce imitée des Grecs, par exemple pièce de Plaute ou de Térence imitée de Ménandre. Une foule de comédies antiques roulent sur des questions d'état; il s'agit (...) de savoir si une personne est née libre ou esclave (Michelet, Hist. romaine,t. 1, 1831, p. 125).
2. [À l'époque class., p. oppos. à la tragédie puis au drame] Pièce mettant en scène des personnages de condition moyenne ou basse dans un cadre quotidien et dont le dénouement est toujours heureux. Mod. Pièce (jouée au théâtre, au cinéma, à la radio, à la télévision) destinée à faire rire. Toutes les comédies finissent par un mariage (Sandeau, Mlle de La Seiglière,1848, p. 214).Une soubrette comme on n'en voit guère que dans les comédies de Marivaux (Ponson du Terrail, Rocambole,t. 3, Le Club des valets de cœur, 1859, p. 96):7. « Dites-moi, Messieurs, qu'est-ce qui se passe dans les comédies? On y joue un valet fourbe, un bourgeois avare, un marquis extravagant, et tout ce qu'il y a au monde de plus digne de risée. (...) »
Mauriac, La Vie de Jean Racine,1928, p. 68.
SYNT. Comédie amusante, divertissante, enjouée, gaie, bien conduite; donner, jouer une comédie; composer, représenter des comédies; acteur, auteur, personnage, scène, sujet, valet de comédie; art, déroulement, nœud de la comédie; comédie en 3, 4, 5 actes, en vers, en prose :
8. ... j'aime ces galants de comédie, toujours fleuris de langage, experts à pousser les beaux sentiments, qui se pâment aux pieds d'une inhumaine, attestent le ciel, maudissent la fortune, tirent leur épée pour s'en percer la poitrine, jettent feux et flammes comme volcans d'amour, et disent de ces choses à ravir en extase les plus froides vertus; ...
T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 107.