A.− Réduire de volume; resserrer par rapprochement des parties. Contracter les muscles. Il contractait et détendait les jambes comme une grenouille de dissection (R. Martin du Gard, Les Thibault,La Consultation, 1928, p. 1086; cf. en outre ex. 15, s.v. angoisse):1. ... les muscles sur lesquels la volonté a perdu son empire par une paralysie, ou par la ligature du nerf, peuvent également obéir aux stimulus extérieurs, parce que le nerf, dans cet état, conserve la faculté de produire ou de transmettre le fluide qui doit faire contracter la fibre; ...
Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 1, 1805, p. 99.
2. C'est par pré-sentiment que l'araignée sortant de son œuf, et sans avoir vu aucun modèle de filet, tisse sa toile transparente, en croise les fils, les contracte pour en éprouver la force, et les double où il est nécessaire, pré-sentant que les mouches, qu'elle n'a pas encore vues, sont sa proie, qu'elles viendront s'y prendre, et qu'elles s'y débattront.
Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 264.
B.− P. ext. [Le compl. désigne une pers., spéc. son visage, ses traits, sa voix, qui reflètent un état d'âme] Crisper les traits du visage; rendre la voix rauque ou plus faible. La plus éperdue timidité, et la plus haineuse, lui contractait la gorge (Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 62):3. « Oui, oui, pensait Laurent, c'est la même âme, la même créature inquiète et souffrante. Même façon de contracter les lèvres à l'heure du péril, même façon de se tenir droite, même façon de regarder venir la vie, même façon de souffrir. »
G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Combat contre les ombres, 1939, p. 151.
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P. métaph. : 4. Le cœur nous dilate, nous étend, nous épanche au dehors, précisément au rebours de l'égoïsme qui nous rétrécit et nous contracte. − Aimer c'est donc s'agrandir, haïr s'apetisser; ...
Amiel, Journal intime,1866, p. 44.