a) [Le compl. désigne un être humain] − Prendre le dessus sur (quelqu'un); battre (quelqu'un). Le Limard fut un peu plus difficile à croquer mais au septième round Jacques lui estomaqua le plexus solaire d'une gauche infaillible (Queneau, Loin Rueil,1944, p. 62).
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Croquer une femme, une fille. Avoir des relations intimes avec elle. Synon. s'envoyer, se taper.Ô ma petite Elsa, (...) bébé succulent, nubile à croquer (Laforgue, Moral.,1887, p. 135).Rem. On rencontre ds la docum. croquer utilisé dans ce sens avec un sujet fém. et un compl. d'objet masc. Monte-Carlo, paradis de vieilles dames, peuplé de monstres qui ne peuvent s'assouvir qu'à table : jeux et petits gâteaux. De temps en temps elles croquent le lift ou le garçon d'étage (Mauriac, Du côté Proust, 1947, p. 185).
b) En croquer − Profiter de quelque chose, parfois dans des circonstances inavouables. [N. et Q.] montent une flanche du tonnerre : c'est si gros qu'ils veulent en faire croquer à personne (Simonin, Pt Simonin ill.,1957, p. 136).
− ,,Être indicateur de police`` (Simonin, Pt Simonin ill., 1957, p. 77 : Esn. 1966). [Ce vieux chauffeur profitait] de l'esprit de jalousie et de délation qui régnait en compagnie : « il en croquait de toutes les façons » (Simonin, J. Bazin, Voilà taxi!1935, p. 34).
− Femme qui en croque. ,,Prostituée`` (Lacassagne, Devaux, Arg. « milieu », 1948).