a) Égratigner (quelqu'un, quelque chose) avec ses ongles. Si tu cessais de m'aimer, je te sauterais après, je te grifferais, je te grafignerais, je te jetterais de l'eau, je te ferais arrêter (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 169) :2. Je tremblais de colère. Je fis le tour de la table, je saisis le petit Corse par le cou et je le soulevai, tout gigotant : je l'aurais bien cassé sur la table. Il était devenu bleu et se débattait, cherchait à me griffer; mais ses bras courts n'atteignaient pas mon visage. Je ne disais mot mais je voulais lui taper sur le nez et le défigurer. Il le comprit, il leva le coude pour protéger sa face...
Sartre, Nausée,1938, p. 210.
♦ Emploi abs. Se défendre, attaquer en égratignant avec les ongles. Elle, pas trop bonne non plus, mordait et griffait (Zola, Assommoir,1877, p. 751).Je n'en peux plus, et, tout d'un coup, j'ai des envies de griffer, de m'étirer violemment et d'écraser les mains de quelqu'un (Colette, Cl. à l'école,1900, p. 165).
♦ Emploi pronom. réciproque. Des tout petits se griffent, des fillettes interviennent, justicières (Frapié, Maternelle,1904, p. 54).
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Emploi pronom. réfl. [Avec ou sans compl. d'obj. désignant une partie du corps] (Qqn) se griffe (qqc.) à (qqc.).S'égratigner à (quelque chose). Cinq jours (...) dans les bois, à me griffer les bras et les jambes aux ronces (Colette, Cl. à l'école,1900p. 245).♦ [Sans compl. prép. à] Elle s'était griffé les mains en se creusant un trou dans une haie (Zola, Faute Abbé Mouret,1875, p. 1327).L'épine du rosier ne griffe point, mais c'est l'imprudent qui se griffe par une manière violente de fuir (Alain, Propos,1926, p. 689).
− Se faire griffer.Étrangler un chat sans se faire griffer, reconnais que c'est un tour de force (Duhamel, Maîtres,1937, p. 105).Il est peu probable (...) que le capitaine et Mademoiselle Clarisse aillent jusqu'au fond du Mexique se faire griffer par les ronces et piquer par les moustiques (Audiberti, Quoat,1946, 2etabl., p. 57).