DÉSAXER, verbe trans.
A.− TECHNOL. Faire sortir, dévier de l'axe. Il est indispensable de désaxer l'un des cylindres par rapport à l'autre, de la quantité très faible qui sépare les deux mannetons de manivelle (Périsse, Automob.,1907, p. 103).−
P. anal. Désorienter : 1. Presque toutes les philosophies ont leur point faible. Le meilleur moyen de le déceler, ce point faible, c'est de remarquer les sujets qu'elles n'abordent pas volontiers, ou les réalités dont elles veulent diminuer l'importance. La biologie est justement l'ordre des réalités les plus complexes, où le poids de l'objet pur, de l'objet « cru », dans la science, est tel qu'il désaxe complètement l'idéalisme, malgré son désir de maintenir la balance égale entre le sujet et l'objet, qu'il voudrait toujours relatifs l'un à l'autre.
Ruyer, Esquisse d'une philos. de la struct.,1930, p. 300.
B.− Au fig. Ébranler l'équilibre mental : 2. La matérialité diminua la qualité de l'homme ordinaire, la spiritualité, sans frein social, désaxa le chrétien.
La Varende, Le Centaure de Dieu,1938, p. 9.
Prononc. : [dezakse], (je) désaxe [dezaks]. Étymol. et Hist. [Fin xixes. d'apr. Lar. Lang. fr.] 1924 « mettre hors de son axe », ici fig. (Roussy ds Nouv. Traité Méd., fasc. 5, 2, p. 355 : Les mitoses sont désorientées et désaxées); en partic. 1924 psychol. des êtres désaxés et inquiets (Massis, Jugements, p. 163). Dér. de axe*; préf. dé(s)-*, dés. -er. Fréq. abs. littér. : 7.