1. [Le compl. désigne une chose] a) Mettre une marchandise dans un emballage afin d'en permettre le transport, la vente. Et puis un soir, comme j'emballais mes livres, comme je les rangeais au fond d'une grande caisse, cela me parut comme un ensevelissement (Guéhenno, Journal homme 40 ans,1934, p. 170).− P. métaph. Justement, ce fut le père Bazouge [le croquemort] qui vint, avec la caisse des pauvres sous le bras, pour l'emballer (Zola, Assommoir,1877, p. 786).
b) TECHNOLOGIE − Vx. Faire aller à grande vitesse. Elle lui apprit à emballer vivement sa berline (Zola, Germinal,1885, p. 1168).
− Mod. [Le compl. désigne un moteur] Faire tourner à un régime trop élevé. Les conducteurs novices emballent leur moteur ou le laissent caler, parce qu'ils veulent utiliser un feed back plus « naturel » (Ruyer, Cybern.,1954, p. 70).
c) Spéc., CYCLISME, emploi abs. Être dans la phase du sprint qui est l'emballage. J'aperçois la banderole. J'emballe! j'ai gagné! (L'Auto,6 juill. 1903in Lapaille, 27 ds Quem. Fichier).
2. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] a) Fam. Faire monter dans une voiture, dans un train. Synon. embarquer.J'ai eu chez moi mon ami Panizzi. Je l'ai emballé hier pour Turin (Mérimée, Lettres à une inconnue,t. 2, 1870, p. 118).
b) Arg. Mettre dans une voiture de police, conduire en prison. Gilquin avait quitté Niort à cheval, pour aller arrêter le notaire Martineau (...) on louerait une voiture, on « emballerait » le notaire, sans qu'une voisine se mît sur la porte (Zola, E. Rougon,1876, p. 265).Rem. Des dict. attestent pour emballer le sens arg. de « réprimander » (cf. Esn. 1966 et Lar. 20e-Lar. encyclop., Rob.).
c) Au fig. Transporter d'admiration. « L'après-midi d'un faune » m'emballe décidément. Et que Debussy a bien compris! (Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1906, p. 191).− Par litote. Cette promesse ne m'emballa pas du tout (Gyp, Souv. pte fille,1928, p. 47).