♦
[Le compl. d'obj. désigne un moyen de communication] Empêcher par une accumulation excessive le bon fonctionnement de quelque chose. Les nouvelles progressent à l'allure de vingt kilomètres par jour. Les téléphones sont embouteillés ou détraqués, et n'ont pas le pouvoir de transmettre (...) l'être qui pour l'instant se décompose (Saint-Exupéry, Pilote de guerre,1942, p. 325):3. ... ce parasitisme idéologique (...) bloque les administrations et les chancelleries, où projets d'organisation succèdent aux projets d'organisation, rapports aux rapports, devis aux devis, où l'intelligence affolée s'emploie avec la profusion de toutes les décadences à embouteiller les circuits du pouvoir.
Mounier, Traité du caractère,1946, p. 401.
Rem. On rencontre ds la docum. a) Qq. ex. du part. passé adj. embouteillé, ée.
α) [En parlant d'un lieu où l'on circule] Qui est obstrué par un excès de circulation. Une rue embouteillée (Ac. 1932). Chacun s'use aujourd'hui contre un détail vulgaire qui se révolte ou se délabre, contre un camion en panne, contre une route embouteillée, contre une manette des gaz qui coince, contre l'absurde d'une mission (Saint-Exup., op. cit., p. 331).
β) [En parlant d'un moyen de communication, d'information] Dont le bon fonctionnement est empêché par une accumulation excessive. Quant aux circuits téléphoniques, ils sont embouteillés, coupés ou suspects (Id., ibid., p. 321). b) Le subst. masc. embouteillement,
α) Action de mettre en bouteilles (Littré, Lar. 19eSuppl. 1878-Lar. 20e, Rob.)
β) Action d'obstruer par un excès de circulation. Si la profusion inouïe des bicyclettes et leur embouteillement n'avaient pas donné aux carrefours un aspect de terrain de polo pour coursiers de métal (Arnoux, Contacts all., 1950, p. 84).