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Emploi pronom. à sens passif. Je te confie le plus grand projet qui se soit enfanté depuis une suite d'années incalculable (Musset, Fantasio,1834, II, 4, p. 237):2. Ne faut-il pas avoir tout senti pour tout rendre? Et sentir vivement, n'est-ce pas souffrir? Aussi les poésies ne s'enfantent-elles qu'après de pénibles voyages entrepris dans les vastes régions de la pensée et de la société.
Balzac, Les Illusions perdues,1843, p. 104.
Rem. La docum. atteste a) Enfanté, ée, en emploi adj. On se trouve en présence de l'œuvre enfantée (Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 509). b) Enfanteur, subst. masc., rare. Celui qui enfante. Shakespeare, enfanteur de monstres (Id., ibid., Maison, 1909, p. 998). c) Enfantrouver, verbe trans., p. plaisant. Abandonner un enfant, en faire un enfant trouvé. Il naissait là de petits êtres. Thérèse les enfantait, Jean-Jacques les enfantrouvait (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 791).