1. Vieilli a) [L'obj. désigne une pers. ou un ensemble de pers.] Couvrir d'éloges, souvent excessifs, en vue de plaire. (Quasi-)synon. allécher, circonvenir, séduire.Il vous peint la façon dont il enguirlande une chambre, séduit des députés (Goncourt, Journal,1863, p. 1326).J'ai pour ainsi dire horreur d'entraîner et d'enguirlander un auditoire; je ne puis me résoudre à plaire et même à essayer de plaire (Amiel, Journal,1866, p. 235).− P. métaph. Il est curieux de voir ce qu'ils ont bientôt fait d'un jeune général [Joubert] en renom qui leur arrive, comme ils l'enlacent et l'enguirlandent dans leur tourbillon de coteries, dans leurs flatteries et leurs intrigues (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 15, 1851-62, p. 183).
b) [L'obj. désigne un inanimé abstr. (discours, récit, etc.)] Orner d'éléments flatteurs en vue de plaire et parfois d'abuser. (Quasi-)synon. enjoliver.Je fais aux impatients grâce des innombrables digressions (...) dont il enguirlandait sa causerie (Richepin, Aimé,1893, p. 201).Il aimait à se bercer encore des légendes populaires qui enguirlandent la foi (Rolland, J.-Chr.,Antoinette, 1908, p. 840).− P. métaph. L'homme qui a toujours capitulé devant toutes les démagogies. Et non seulement qui a capitulé, mais qui a toujours enguirlandé toutes les capitulations des festonnements de ses airs de bravoure (Péguy, Argent,1913, p. 1112).
2. Usuel, par antiphrase, fam. Faire des reproches (à quelqu'un). Synon. disputer (fam.), engueuler (pop.), réprimander.L'autre s'emporte et l'enguirlande. Il descend enfin, mais, de la rive, invective encore (Gide, Voy. Congo,1927, p. 702).Ce fut la huée des vieilles diablesses qui se foutaient de nous pendant (...) que le patron nous enguirlandait (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 201).Rem. On rencontre ds la docum. a) Enguirlandage, subst. masc., rare. Synon. enguirlandement. Les enguirlandages fleuris d'épis, de rosaces et de trèfles des potences d'enseignes (Lorrain, Sens et souv., 1895, p. 286). b) Enguirlandé, ée, part. passé et adj. [En parlant d'un inanimé concr.] Qui est orné de guirlandes. Une double file d'équipages enguirlandés (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Rose, 1884, p. 923). Des colonnades enguirlandées (T'Serstevens, Itinér. esp., 1963, p. 43). P. anal. [En parlant d'une pers., avec une nuance iron.] Qui est vêtu d'une manière recherchée et compliquée. Des messieurs en gants frais, auprès de dames enguirlandées (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Dimanches bourg., 1880, p. 324). c) Enguirlandeur, euse, adj. rare. Qui enguirlande. Gestes enguirlandeurs (Verlaine,
Œuvres complètes, t. 4, Mém. veuf, 1886, p. 245).