1. [En parlant d'une pers.] Qui pousse les choses à l'excès, qui est incapable de nuances et/ou de modération. Il devenait blagueur, excessif : le Parisien dans ce qu'il a de pire (Benjamin, Gaspard,1915, p. 87):3. Vous ne changerez jamais. Ni la foi, ni la charité, ni François d'Assise n'y feront rien. Vous resterez l'homme violent, excessif, intransigeant, que vous avez toujours été. C'est ce qui me fait peur pour vous, Monsieur le comte.
Aymé, Clérambard,1950, IV, 10, p. 246.
Rem. On rencontre ds la docum. une attest. du subst. excessivité au sens de « caractère d'une personne excessive ». Les caractères typiques de l'adolescent. Il les avait tous : fougue, excessivité, pudeur, audace et timidité, (...) l'horreur des demi-mesures (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 931).
− Excessif dans qqc.L'un fougueux, bondissant, excessif dans ses impétuosités (M. de Guérin, Journal,1833, p. 161).Elle avait beaucoup de défauts : elle était injuste, de parti pris, excessive dans ses sympathies et antipathies (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 312).
2. [En parlant d'un comportement] Qui dénote un caractère ou un sentiment excessif. Des mots excessifs, imprudents, et qui certes n'étaient faits ni pour être prononcés, ni pour être imprimés (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 379).Un éloge excessif (Van der Meersch, Empreinte dieu,1936, p. 29).Rem. On rencontre ds la docum. plusieurs emplois subst. à valeur de neutre. Ce qui dépasse la mesure. (Quasi-)synon. excès. Quelle absence de personnalité, de tempérament! chez tous, quelle peur bourgeoise de l'excessif, de l'idée de demain! (Goncourt, Journal, 1865, p. 169). Au moral, il garde de l'enfant la puissance d'illusion, le goût de l'énorme, de l'excessif et du merveilleux, l'impossibilité de résister à ses désirs (France, Vie fleur, 1922, p. 342).