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[Suivi d'un compl. prép. désignant la cause ou l'objet d'un mouvement d'humeur, de colère] ♦ Se fâcher à.Je me fâche à cette horrible idée d'anarchie sociale (Flaub., Smarh.1839, p. 79).
♦ Se fâcher contre.Du Bellay se fâchait hors de propos contre les rondeaux et ballades (Sainte-Beuve, Tabl. poés. fr.,1828, p. 53).Alors elle se fâcha tout de bon, surtout contre moi, qui était déjà enrhumée (Sand, Hist. vie,t. 2, 1855, p. 252).
♦ Se fâcher de.Il délibéra longtemps avec lui-même pour savoir s'il devait se fâcher de ce mot : « je vous l'ordonne » (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 83).L'autre jour, tu t'es fâchée de ce qu'il disait sur la politique (Mauriac, Mal Aimés,1945, III, 2, p. 227).
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Se fâcher pour.Se fâcher pour un rien : 6. ... elle répétait :
− Il est très bon pour nous... Vous devez l'entendre crier quelquefois; c'est qu'il aime l'ordre en toutes choses, voyez-vous, jusqu'à en être ridicule, souvent; il se fâche pour un pot de fleurs dérangé dans le jardin, pour un jouet qui traîne sur le parquet...
Zola, Conquête Plassans,1874, p. 972.
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Loc. Se fâcher (tout) rouge. Se mettre vivement en colère. Il se fâche tout rouge, si l'on parle de livres aujourd'hui devant lui (Stendhal, L. Leuwen,t. 1, 1835, p. 74).Je me suis fâché tout rouge contre lui (Flaub., Corresp.,1876, p. 331):7. ... il est allé droit au chef, au généralissime, à Voltaire en personne, et l'a insulté de toutes les sortes, lui donnant tous les noms, avec une verve, un mordant, une insolence égale à son objet, et tout à fait heureuse. On s'est fâché rouge, mais il était seul; on a regardé, on l'a laissé faire et dire, et s'en retourner; on a même discuté tout haut sa démarche et son audace de bel air.
Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 3, 1848, p. 175.