FATIGANT, ANTE, adj.
A.− Dans le domaine
physiol.Qui provoque une diminution des forces de l'organisme. Métier, travail fatigant, journée fatigante. La route avait été extrêmement fatigante (Gide, Retour Tchad,1928, p. 947).Il mène une vie très fatigante (Duhamel, Notaire Havre,1933, p. 177).−
En constr. impers. C'est très fatigant de passer une nuit en voiture (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Échec, 1885, p. 1005).Il est moins fatigant de travailler dans une usine ou un bureau que dans les champs (Carrel, L'Homme,1935, p. 20):1. Nous avions l'intention de pousser jusqu'à Damiette, mais comme on nous a dit que ce serait trop fatigant à cheval, à cause des sables, nous avons renoncé à la partie...
Flaub., Corresp.,1849, p. 109.
B.− Au fig. 1. [En parlant d'une pers.] Qui importune (légèrement) à longueur de temps, au point d'être difficile à supporter. − Mon Dieu! Que cette enfant est fatigante! murmurait-elle parfois, d'un air de lassitude énervée (Zola, Conquête Plassans,1874, p. 1080).− Vous êtes une gentille petite fille, bien que vous soyez parfois fatigante (Sagan, Bonjour tristesse,1954, p. 56).
2. [En parlant d'une chose; dans le domaine abstr.] a) Qui décourage, qui enlève toute envie de poursuivre : 2. ... j'évitai ainsi les fatigantes redites de ces démonstrateurs gagés qui dissèquent aux voyageurs le cadavre de Rome, et qui, en jetant leur monotone litanie de noms propres et de dates à travers vos impressions, obsèdent la pensée et déroutent le sentiment des belles choses.
Lamart., Confid.,1849, p. 139.
− En constr. impers. C'est fatigant de désirer toujours sans jamais se satisfaire (Balzac, Goriot,1835, p. 121).
b) Qui fatigue l'esprit. Las de m'occuper de ce problème fatigant, j'ai fini par n'y plus penser (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb.,t. 1, 1821, p. 212).
Prononc. et Orth. : [fatigɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. fatiguant, cf. fatiguer. Étymol. et Hist. 1666 (Molière, Misanthrope, II, 4, p. 576). Part. prés. adjectivé de fatiguer*. Fréq. abs. littér. : 557. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 976, b) 928; xxes. : a) 685, b) 625. Bbg. Cohen 1946, p. 14. − Hausmann (F.J.). Ist das französische -ant-Adjektiv Verbaladjektiv? Folia ling. 1976, t. 9, pp. 175-195.