1. Être saisi d'un tremblement à la suite d'une sensation intense, d'une émotion vive. La pauvre égyptienne frissonna de se voir seule avec cet homme (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 531).Elle me passa la main dans les cheveux, et toute ma chair frissonna sous ses doigts (Flaub., 1reÉduc. sent.,1845, p. 114).On entend des cris et des coups de feu dans la rue. Hélène frissonne (Sartre, Engrenage,1948, p. 72):2. Quelle nuit j'ai passée, Henry; l'amour n'en donne pas d'aussi fiévreuses. Je n'ai d'abord pas pu écrire, tant j'étais ému; j'avais la plume dans les mains, mais je frissonnais de joie, je tremblais; j'essayais de me calmer, je voulais penser, impossible!
Flaub., 1reÉduc. sent.,1845p. 79.
SYNT. Frissonner d'angoisse, de peur, de plaisir; frissonner à un bruit, à un grincement, à des récits affreux; frissonner sous un regard; frissonner de tout son corps, des pieds à la tête.
2. P. anal. [Le suj. désigne une chose] Trembler légèrement. Le drapeau, le rideau, la rivière frissonne; les blés, les feuilles frissonnent. Des bouleaux fins frissonnaient de toute leur chevelure (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 118):3, La mer était gaie, vive, spirituelle au milieu du jour, lorsqu'elle frissonnait en répétant l'éclat de la lumière par ses mille facettes éblouissantes...
Balzac, Enf. maudit,1831-36, p. 391.