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P. méton. a) Gén. au plur. Vieil habit usé; vêtement misérable, déchiré, sale. Synon. guenille, loque.C'était une vareuse grise et jaune, usée, rapiécée, un haillon sinistre abandonné au pied d'un arbre (Verne, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 12).Les haillons qui la couvraient, ces loques de soie et de laine, grises de poussière, déchiquetées, sordides (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Allouma, 1889, p. 1223).
b) Rare. Personne vêtue de haillons. Si les surveillants les eussent aperçus, ils eussent chassé ces haillons. Les petits pauvres n'entrent pas dans les jardins publics (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 463).Un jour, je fus présenté à une sorte de grand haillon animé, barbu, érudit et très digne, qui logeait précisément sous le pont des Arts (Fargue, Piéton Paris,1939, p. 77).
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Loc. adj. En haillon(s) a) [En parlant d'une pers.] . Vêtu de haillons. Synon. en guenille(s).Qu'est-ce qu'un berger? Un malheureux en haillons et mourant de faim (Janin, Âne mort,1829, p. 37).
b) [En parlant d'un vêtement] Usé, en pièces. Ce jeune voyageur, les vêtements en haillons (Monod, Sermons,1911, p. 261).−
P. métaph. Ces haillons de pierres, dont chaque orage arrachait un lambeau (Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, 1859, p. 400) :2. La brume s'était peu à peu dissipée, et tandis qu'un dernier sanglot de cette brise en arrachait le dernier haillon, la barque tout à coup grinça sur le sable.
Toulet, Comme une fantaisie,1918, p. 167.