IMMANQUABLE, adj.
Qui ne peut manquer d'arriver, d'exister. Synon. inévitable.Succès immanquable. Le temps a des effets immanquables pour le bien comme pour le mal (Mérimée, Lettres ctesse de Montijo, t. 2, 1857, p. 73).Si je me croyais abandonné, je n'ai qu'à attendre le retour de cette puissance immanquable sous moi qui me reprend et me remonte avec elle (Claudel, Soulier,1929, 1rejournée, I, p. 653).Du bœuf ou du porc rôti, accompagné de légumes variés parmi lesquels l'immanquable chou-rouge (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 327).− P. ext. Qui ne peut manquer de réussir. Synon. plus cour. infaillible.Méthode, moyen immanquable. Est-ce encore cette même angoisse au cœur? Deux grains de digitale vous guériront; ce spécifique est immanquable (Quinet, Ahasvérus,1833, 3ejournée, p. 221).
Prononc. et Orth. : [ε
̃mɑ
̃kabl̥], [im(m)-]. V. immaculé. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1652 « qui ne peut manquer de réussir » (Archives historiques de la Gironde, 6, 320 d'apr. K. Baldinger ds R. Ling. rom., t. 20, p. 81); 1680 « (en parlant de personnes et de choses) qu'on ne peut manquer de trouver et qui ne peut manquer de se produire » (Rich. t. 1 Remarques). Dér. de manquer*; préf. im- (v. in-1); suff. -able*. Fréq. abs. littér. : 38.
DÉR. Immanquablement, adv.D'une façon certaine, inévitable. Quand Malvina entreprenait un acheteur, elle lui vidait immanquablement les poches (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 389).Les hargnes et les aigreurs que l'extrême besoin provoque immanquablement (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 306).La redoutable contamination radioactive qui résulterait immanquablement de tout accident est susceptible de faire obstacle à l'utilisation commerciale d'une éventuelle aviation nucléaire (Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 271).− [ε
̃mɑ
̃kabləmɑ
̃], [im(m)-], cf. immanquable, immaculé. Martinet-Walter 1973 [ε
̃-] (12/18). − 1reattest. 1664 (Chapelain, Lettres, éd. Tamizey de Larroque, II, 348, [28 janv.]); de immanquable, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér. : 81.
BBG. − Jourjon (A.). Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1917-18, t. 30, pp. 62-63.