B. − [En parlant d'une pers.] Dont les aspirations, les désirs (notamment sexuels) ne sont pas satisfaits. Le vieillard magique [Hugo], toujours béant, inassouvi, grondant d'autant de fantômes qu'une grotte envahie par la mer (...) fut vingt ans (...) la conscience lyrique d'une foule de braves garçons (Bernanos, Gde peur,1931, p. 41) :2. En sortant un soir des délassements (...) elle voulut absolument boire et but sur le boulevard un verre de coco : palais blasé, comme lassée et inassouvie, à qui les goûts de la canaille, de temps en temps, revenaient, la tentant comme d'une espérance de jouissance neuve et d'une odeur de la bourbe de sa jeunesse.
Goncourt, Journal,1859, p. 655.
♦ Emploi subst. Les inassouvis s'endorment-ils jamais? Leur donnes-tu l'oubli, toi qui nous le promets, Ô mort? (Dierx, Lèvres cl.,1867, p. 199).Deux façons (...) d'exciter les inquiets et les inassouvis, le genre « fichu » et le genre « garçonne » (Céline, Voyage,1932, p. 457).C'était un insatisfait méthodique. Le génie de Lucie fut de comprendre que le besoin de conquête de cet inassouvi scrupuleux hésitait à choisir un emploi (Abellio, Pacifiques,1946, p. 366).
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[P. méton. du déterminé] Il enseignait la sagesse avec une éloquence convaincante, et il portait cependant en lui le trouble des âmes généreuses inassouvies (Sand, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 268).♦ [Avec une connotation sexuelle] Au premier baiser, elle se révéla courtisane. Son corps inassouvi se jeta éperdûment dans la volupté (...) elle naissait à la passion (Zola, T. Raquin,1867, p. 36).