LEVANTIN, -INE, adj. et subst.
I. − Emploi adj. Qui est originaire du Levant, des côtes de l'Asie et de l'Égypte. Peuples levantins; nations levantines. On peut se les figurer [Éphèse, Antioche, Corinthe] par ce que sont encore de nos jours les grandes villes levantines (Renan, St-Paul,1869, p. 333).− Qui a les caractéristiques des habitants de ces pays. Élégance levantine; costumes levantins. Des jeunes gens en tarbouche, au visage levantin, parlant un dialecte qui n'a pas de nom (Fromentin, Voy. Égypte,1869, p. 148).Au physique, ils [les émigrants] ont perdu, ou presque, leur type originel pour prendre cet air levantin, lourd, flasque, huileux, qu'on voit partout sur les rives de la Méditerranée (Tharaud, Fête arabe,1912, p. 183).
II. − Emploi subst. Habitant ou originaire du Levant. Le beau Sabatani, Levantin, à la face longue et brune, qu'éclairaient des yeux noirs magnifiques (Zola, Argent,1891, p. 9).Fils d'une Levantine, le nouveau comte d'Édesse, à moitié levantin lui-même, était petit, noir, gras et laid (Grousset, Croisades,1939, p. 140).♦ [P. réf. à la fable de La Fontaine Le rat qui s'est retiré du monde, livre VII, III] J'ai vécu cet hiver comme le rat des Levantins, sans aller voir personne (Amiel, Journal,1866, p. 188).
− En partic. Le levantin. Langue de ce pays. Ce service, Molière l'a rendu en faisant parler le levantin et toutes sortes de patois à tant de ses personnages (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 191).
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Au plur. ♦ ,,Habitants du Levant qui ne sont ni Turcs ni Arabes`` (Lar. Lang. fr.).
♦ MAR. Matelots des côtes de la Turquie et de l'Asie Mineure. (Ds Littré, Lar.).
III. − Emploi subst. fém. A. − Étoffe de soie unie fabriquée à l'origine dans les pays du Levant. Une robe de levantine. Au moment même où Virginie dépouillait sa mante de levantine (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 502).
B. − Sorte de dague à pommeau double. Synon. dague à oreille.Dagues à la levantine (Leloir1961).(Ds Mots rares 1965, Lar. Lang. fr.).
Prononc. et Orth. : [ləvɑ
̃tε
̃], fém. [-in]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1575 adj. « du Levant » (Thevet, Cosmogr. univ., fo205 rods Gdf. Compl.). B. 1. Subst. fém. 1744 « étoffe » (Bibl. La Rochelle, Ms. 859 ds Musset, Gloss. des pat. et parlers de l'Aunis et de la Saintonge : lévantine de coton); 2. 1902 « sorte de dague » (Nouv. Lar. ill.). Dér. de Levant*; suff. -in*. Fréq. abs. littér. : 69.