LOBÉ, -ÉE, adj.
A. − Qui est partagé en lobes; qui comporte plusieurs lobes. 1. [Correspond à lobe A] Au-delà de l'insertion des canaux hépatique et pancréatique, ces lames sont plus nombreuses, comprimées, et irrégulièrement lobées (Cuvier, Anat. comp., t. 3, 1805, p. 499).
2. [Correspond à lobe B] Feuilles lobées (Ac.1835-1935).Les pinnules, qui présentent un contour plus ou moins fortement denté ou lobé, sont rétrécies à leur base et s'attachent au rachis par cette base très étroite (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p. 608).Un érable cordial applaudit de ses feuilles bien lobées; la fougère aigle balança sa palme en signe d'alliance (Arnoux, Calendr. Fl.,1946, p. 41).
B. − Qui est orné de lobes; qui est en forme de lobe. La chasuble de deuil, avec ses croix lobées et ses discrets rinceaux blancs (Huysmans, En route, t. 2, 1895, p. 221):Dehors, par les baies lobées du cloître vitré, on apercevait la plage qui s'étendait jusqu'à une surface vitreuse qu'elle prolongeait, ne se différenciant d'elle que par un ton plus clair.
Morand, Homme pressé,1941, p. 250.
C. − Qui est de forme largement arrondie; qui comporte des découpures élargies. Il compare les paupières d'une vierge aux pâles pétales d'une fleur − qui est, hélas! presque comme toujours une réminiscence un peu dissimulée des paupières lobées d'une alsacienne de mon journal (Goncourt, Journal,1892, p. 240).Ils émettent des expansions protoplasmiques tantôt arrondies, lobées et larges, tantôt filiformes et minces (Calmette, Infection bacill. et tubercul.,1920, p. 114).− En partic. [En parlant des oiseaux] Doigts lobés. Doigts des pattes de certains oiseaux entourés chacun d'une membrane ni dentelée ni découpée et qui va en s'élargissant vers l'extrémité. (Ds Littré et Lar. Lang. fr.).
Prononc. et Orth. : [lɔbe]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1778 « à découpures arrondies (feuille) » (Lamarck Flore fr., 211); 2. 1889 archit. (Havard) [attesté indirectement par trilobé « qui a la forme d'une feuille de trèfle » (terme d'archit. dep. 1838, Stendhal, Mém. touriste, II, 54)]. Dér. de lobe*; suff. -é*. Fréq. abs. littér. : 11.