MÉCÈNE, subst. masc.
[P. réf. à Mécène, homme d'État romain et ami d'Auguste, célèbre pour avoir encouragé les diverses manifestations de la vie de l'esprit] Personne fortunée qui, par souci de favoriser le développement des lettres, des arts et des sciences, aide ceux qui les cultivent en leur procurant des moyens financiers ou des travaux, éventuellement en instituant et finançant des prix. Ces Mécènes dont les palais étaient pendant une suite de générations l'asile des beaux ouvrages (Delacroix,Journal, 1857, p.3).Un mécène est un mécène, ça n'a rien à voir avec la charité, un mécène fait sa fortune en soutenant des artistes (Triolet,Prem. accroc, 1945, p.133):. ... Virgile était le protégé non pas d'un mécène quelconque mais de Mécène lui-même aux sollications de qui il composa les Géorgiques pour rappeler à ses contemporains les bienfaits de l'agriculture et ranimer chez les Romains l'amour des travaux rustiques...
Cendrars,Bourlinguer, 1948, p.137.
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Au fém. (attest. isolée). Entre une milliardaire argentine et une mécène bossue, Lambert était assis (Beauvoir,Mandarins, 1954, p.265).Rem. Mécène peut garder le genre masc. lorsqu'il s'applique à une femme: N'oublions pas Ida Rubinstein, qui fut aussi, à sa manière, un mécène (Reyna 1967).
− En appos. avec valeur d'adj. L'artiste gentilhomme et le tailleur mécène (Goncourt,Journal, 1854, p.137).Le concert terminé sur un ultime rappel du nom de la nouille ou de la moutarde mécène, un nouveau radiophonant personnage se mit à causer biologie (Queneau,Enf. du limon, 1938, p.182).
Prononc. et Orth.: [mesεn]. Ac. 1762-1878: avec une majuscule; 1935: avec une minuscule. Littré: majuscule; Rob.: minuscule ou majuscule; Lar. Lang. fr.: minuscule. Vx: mécénas [mesenɑ:s] (Littré, DG). Étymol. et Hist. a) 1526 mécénas (Marot, Enfer ds
Œuvres satiriques, éd. C. A. Mayer, p.68, 365); b) 1666, 23 sept. mécéne (Chapelain, Lettres, éd. Tamizey de Larroque, II, 480). Tiré du lat. Maecenas, Mécène, nom d'un ministre d'Auguste, protecteur des lettres et des arts; déjà nom commun en lat. Fréq abs. littér.: 38.
DÉR. Mécénat, subst. masc.Fonction de mécène (d'un individu ou d'un groupe); exercice de cette fonction. La littérature du brésilien et des bouffes, patronnée et couverte de croix par le mécénat de M. de Morny (Goncourt,Journal, 1864, p.73).Le système féodal fait naître ou renaître dans une classe sociale privilégiée la possibilité de la bibliophilie et du mécénat littéraire (Civilis. écr., 1939, p.14-4).Tout cet énorme développement n'a été possible, matériellement parlant, que par une intervention de plus en plus massive des gouvernements (et à un moindre degré, du mécénat de l'industrie privée) dans l'octroi de bourses d'études et le financement des universités et des divers centres de recherche (Hist. gén. sc., t.3, vol.2, 1964, p.123).− [mesena]. − 1reattest. 1864 (Goncourt, loc. cit.); de mécène, suff. -at*.
BBG. −Migl. Nome propr. 1968 [1927], 100, 145, 333.