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En partic. [P. ell. de francs ou du nom d'une autre monnaie] Mille fois mille francs ou d'autres unités monétaires. Cet homme est si riche, qu'il ne compte que par millions (Ac.1835, 1878).La grêle des pièces d'or, la danse des millions (Zola, Argent, 1891, p.122).L'argent n'a jamais manqué. En 1903, un sacrifice de 45 millions «consacrés à la réfection de l'outillage hospitalier» (Barrès, Cahiers, t.9, 1911, p.178):1. Nous revenons de Ferrières. Des arbres et de l'eau créés à coups de millions, autour d'un château de dix-huit millions, extravagant de bêtise et de ridicule...
Goncourt, Journal, 1858, p.494.
SYNT. Un, deux... million(s) de dettes, de dot, de fortune, de rente(s), de revenu (par an); chiffre d'affaires, somme d'un, de deux... million(s); un, deux... million(s) en billets, en or; coûter, dépenser, donner, gagner, payer, perdre, valoir un, deux... million(s).
♦ Fam. Riche à millions. Très riche. J'épouse un beau seigneur sans fortune, ou un fermier général laid, mais riche à millions! (Dumas père, Demois. St-Cyr, 1843, i, 2, p.97).Robert (...) était aux Grandes-Indes d'où il reviendrait riche à millions, riche à mort (Pourrat, Gaspard, 1925, p.90).
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Fam. [Précédé d'une négation] Pour un million. Pour une très forte somme. Vous ne vous imaginez pas que mon mari prendrait vos cent mille francs, après que j'aurais couché avec vous... Non, non! pas pour un million! (Zola, Argent, 1891, p.276).[Mes parents] avaient «en se saignant aux quatre veines» acheté Calèse (quarante mille francs, ce vignoble que je ne lâcherais pas un pour un million!) (Mauriac, Noeud vip., 1932, p.26):2. Maintenant que je suis devenu plus philosophe, je n'épouserai pas pour un million n'importe qui. Ma cupidité a fini par faire de moi un homme très peu soucieux de la fortune.
Flaub., Corresp., 1846, p.384.