MIROITER, verbe intrans.
A. − Jeter des reflets scintillants. Synon. briller, chatoyer, scintiller.Les toits des maisons, les brancards des chariots, la paille des fumiers saupoudrés de givre fin miroitaient doucement dans le jour (Moselly, Terres lorr., 1907, p.39).Voyez ces glaciers, ces lacs miroiter comme des gemmes (Faure, Espr. formes, 1927, p.198):−. ... un spectacle d'un éclat éblouissant dans sa mobilité; l'eau agitée en tous sens fourmillait, scintillait, miroitait comme du vif-argent, et ressemblait à un soleil brisé en millions de pièces.
Gautier, Rom. momie, 1858, p.208.
B. − Au fig. Faire miroiter qqc. à qqn, aux yeux de qqn. Faire espérer (un profit, un avantage souvent illusoire) à quelqu'un pour le séduire, le gagner à une cause. Ce couple qui a tout fait pour sortir Pélagie d'ici, en lui faisant miroiter une fortune dans l'établissement d'un atelier de couture fondé avec sa fille (Goncourt, Journal, 1882, p.167).Il suffisait de faire miroiter aux yeux de l'électeur ou du parlementaire français l'image de quelques «bons coups» à frapper sans risque (Maurras, Kiel et Tanger, 1914, p.10).Vous lui avez fait miroiter l'argent qu'elle pourrait avoir (Anouilh, Sauv., 1938, i, p.137).
Prononc. et Orth.: [miʀwate], (il) miroite [miʀwat]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1831 (Balzac, Peau chagr., p.297); 2. 1874 fig. Faire miroiter, Montrer pour séduire (Lar. 19e). Dér. de miroir* d'apr. miroité* considéré comme en étant part. passé, d'où miroitement*. Fréq. abs. littér.: 189.