1. Introduire des espèces animales ou végétales dans un milieu nouveau. Synon. acclimater.En naturalisant sur notre sol, des insectes, des oiseaux et des plantes étrangères, ils [les Jésuites] ont ajouté des richesses à nos manufactures, des délicatesses à nos tables, et des ombrages à nos bois (Chateaubr., Génie, t.2, 1803, p.411).J'avais naturalisé au milieu de nous le sucre, l'indigo, j'aurais naturalisé le coton, et bien d'autres choses encore (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.493).− Qqc. se naturalise.S'acclimater durablement. Laissez les bulbes en place après floraison, ils se ressèment parfois et se naturalisent presque toujours (Rustica, 30 sept.-6 oct. 1981, no614, p.23).
2. Au fig. Si vous tentez de la naturaliser [la constitution anglaise] parmi vous, il n'est pas douteux que vous n'en obteniez facilement les défauts (Sieyès, Tiers état, 1789, p.63):. Modestie à part, son succès fut le plus franc qui eut lieu sur ce théâtre, où elle naturalisa (...) une danse que l'autorité entoure de quelques persécutions.
Reybaud, J. Paturot, 1842, p.197.
♦ [En parlant d'un mot étranger] Si l'on veut absolument faire quelques emprunts à la langue anglaise, si riche des larcins qu'elle a faits à la nôtre, on peut essayer d'y naturaliser les mots confortable, inoffensif, insignifiant, et quelques autres qui n'ont point d'équivalent en français (Jouy, Hermite, t.1, 1811, p.154).
− Qqn, qqc. se naturalise.S'établir durablement. Synon. s'implanter.Ce n'était pas au milieu des convulsions de la liberté expirante, que la science sociale aurait pu se naturaliser et se perfectionner (Condorcet, Esq. tabl. hist., 1794, p.79).Ce fut alors que Napoléon se naturalisa vraiment au service des montagnards (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p.480).