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En emploi adj. Petite bourgeoisie niveleuse. Il y a une grande analogie entre la tyrannie de tous et la tyrannie d'un seul. Le despote est niveleur comme le peuple (Chateaubr., Disc. et opin.,1826, p. 295).Les Italiens ne sont point niveleurs ni socialistes (Taine, Voy. Ital.,t. 2, 1866, p. 93).Et je l'ai vu par l'imagination, au milieu de ses victimes futures, le fou sanguinaire, fils de l'Orgueil et de l'Envie, le dernier-né des démocraties niveleuses (Coppée, Franc-parler I,1894, p. 297).♦ P. méton.; [en parlant de la conscience/du niveau de conscience, de ce qui anime un partisan de l'égalité absolue] Principes niveleurs. On pourrait multiplier les preuves de cet esprit constructeur de la loi allemande, en opposition avec l'esprit niveleur et égalitaire, tranchons le mot, destructeur de notre législation (Barrès, Serv. All.,1905, p. 237).Conclusion : le soi est hiérarchique et constructeur, alors que le moi est égalitaire et niveleur (L. Daudet, Monde images,1919, p. 101).
♦ Au fig. Notre siècle reliera le règne de la force isolée, abondante en créations originales, au règne de la force uniforme, mais niveleuse, égalisant les produits, les jetant par masses, et obéissant à une pensée unitaire, dernière expression des sociétés (Balzac, Gaudissart,1834, p. 3).