1. a) Caractère méchant, perfide (d'une personne, d'une action). La noirceur d'un crime, d'un attentat; la noirceur de son âme; la noirceur de l'égoïsme. La noirceur de son ingratitude, de son infidélité, de sa trahison (Ac. 1935). Divine naissance, symbole elle aussi du triomphe prochain du jour sur la nuit, du bien sur le mal, de la lumière sur la noirceur de Satan, espoir en des jours nouveaux (Menon, Lecotté,Vill. Fr.,2, 1954, p.109).
b) Rare. État de ce qui est assombri par la tristesse, la mélancolie. La noirceur des pensées. Breuil, gâteaux, pâtés en terrine, Pain blanc, chocolat sans farine, Dans un veuvage sans noirceur (Toulet,Vers inéd.,1920, p.85).
c) État de ce qui est inquiétant, menaçant. Malgré les rigueurs du moment présent et la noirceur du tableau qui m'était fait à la 2eArmée (Foch,Mém.,t.1, 1929, p.170).
2. Action, parole, pensée, sentiment méchant(e), perfide. Il y avait eu d'abord contre M. Madeleine, sorte de loi que subissent toujours ceux qui s'élèvent, des noirceurs et des calomnies (Hugo,Misér.,t.1, 1862, p.210):3. Quelle éloquente révélation des noirceurs que peuvent cacher, dans un jeune homme, les grâces de l'esprit, les charmes du langage, les agréments de la figure, et tous les dons de séduire et de plaire! Quel exemple des perfidies et des horreurs dont l'orgueil et l'amour, réunis dans une âme violente et dans un coeur dépravé, sont capables!
Marmontel,Essai sur rom.,1799, p.338.