1. Loc. verb. ♦ Devenir, être, fournir l'occasion, une occasion de + subst. Donner lieu à, causer, provoquer, entraîner. Synon. occasionner.Les progrès de la société, la société elle-même n'est-elle que le théâtre, l'occasion, le mobile du développement de l'individu? (Guizot,Hist. civilis., leçon 1, 1828, p.27).La vieillesse, c'est quand tout concourt à devenir une occasion de fatigue (Barrès,Cahiers, t.7, 1909, p.295).Le repas continuait, les plats étaient enlevés les uns après les autres, non sans fournir à Mmede Guermantes l'occasion de spirituelles plaisanteries ou de fines historiettes (Proust,Guermantes 1, 1920, p.208).
♦ Donner, être occasion à + subst. Même sens. Les citations dispendieuses des témoins, qui, par la longueur du procès, commencent à varier à la fin dans leurs dernières dépositions, et qui, par là, donnent occasion à des nouveaux procès aussi ruineux et aussi incertains que les premiers (Insmingds Doc. hist. contemp., 1789, p.35).La coutume [des spectacles dans les temples] fut interdite par les mandarins parce qu'elle était occasion à désordre (Philos., Relig., 1957, p.54-8).
♦ Donner, être l'occasion, une occasion de + inf. Être le prétexte, la circonstance favorable, la bonne raison qui détermine à faire quelque chose. Dans le grand public, on a l'idée que les attachés militaires devraient être mêlés aux histoires d'espionnage, ce qui donne à une partie de la presse française l'occasion de conseiller à nouveau la suppression de l'institution des attachés militaires (Affaire Dreyfus, 1894, p.97).La mort d'un homme d'État est une occasion de méditer; et l'on voit partout des théologiens d'un instant (Alain,Propos, 1923, p.517).
♦ Prendre occasion de (vieilli, littér.) + subst. + pour ou de + inf.Prendre prétexte de quelque chose (pour faire quelque chose); profiter d'une circonstance favorable (pour faire quelque chose). M. Canning nous cherche de toutes parts des torts et un prétexte pour reconnaître l'indépendance des colonies espagnoles. Il nous accuse d'avoir le dessein de les attaquer, et il en prend occasion d'envoyer des forces dans le Golfe du Mexique (Chateaubr.,Corresp., t.5,1823,p.73).31 mars - vendredi saint, à Henry de Groux: Mon cher Henry, je prends occasion de la mort de Notre Seigneur pour vous écrire (Bloy,Journal, 1899, p.313).
2. Loc. prép. À l'occasion de + subst. − Lors de. À l'occasion de la mort de ma mère, ma famille rompit toutes ses relations de société (Stendhal,H. Brulard, t.1, 1836, p.88).Leurs maîtres [des esclaves] pouvaient user d'eux à leur guise, voire même les tuer, ce qui se produisait parfois à l'occasion de cérémonies (Page,Dern. peuples primit., 1941, p.115).V. course ex. 4.
− [Le subst. désigne une pers. ou une chose] Vieilli. Au sujet de ou à propos de. Il va [Locke] jusqu'à prétendre que le syllogisme n'ajoute rien à nos connaissances, et n'est qu'un moyen de disputer à leur occasion (Cousin,Hist. philos. XVIIIes., 2, 1829, p.468).Je sors justement de chez le juge d'instruction, où j'ai été appelé pour témoigner à l'occasion de ce malheureux enfant (Bourget,Disciple, 1889, p.54).Un long article où l'on défend Verlaine contre J. Lemaitre à l'occasion du sonnet: L'espoir luit comme un brin de paille (Alain-Fournier,Corresp.[avec Rivière], 1906, p.74).V. désaccoutumer ex.