PÉPIEMENT, subst. masc.
A. − Action de pépier, petit cri des jeunes oiseaux, en particulier des moineaux, des poussins. Synon. gazouillement, gazouillis.Pépiement d'oisillon, de pierrot. Ces pépiements de poules et ces brusques fuites de lapins (Lorrain,Âmes automne,1898, p.98).Le pépiement d'un oiseau solitaire criblait le silence de ses piqûres (Malègue,Augustin,t.2, 1933, p.48).Des pépiements d'oiseaux, tressant un treillis de chants au-dessus de leurs têtes (Montherl.,Pitié femmes,1936, p.1153).
B. − P. anal. Bavardage gai et insouciant. Ses silences ... ses silences si naturels, si élégants (...) formaient avec le pépiement incessant d'Elsa une sorte d'antithèse comme le soleil et l'ombre (Sagan,Bonjour tristesse,1954, p.44):. Les paroles qui s'échangeaient entre les jeunes filles de la petite bande et moi étaient peu intéressantes, rares d'ailleurs (...). C'est avec délices que j'écoutais leur pépiement (...). Dans un bois l'amateur d'oiseaux distingue aussitôt ces gazouillis particuliers à chaque oiseau, que le vulgaire confond. L'amateur de jeunes filles sait que les voix humaines sont encore bien plus variées.
Proust,J. filles en fleurs,1918, p.908.
REM. Pépiage, subst. masc.,synon. rare.Sur les arbres des cours, la division des moineaux est en fête (...) et, du matin jusqu'au soir, c'est un pépiage assourdissant (A. Daudet, Pt Chose,1868, p.90).P. métaph. Nous autres modernes −qui raffolons de pépiages de couleurs et scintillements sonores −de Debussy et de Ravel nous sommes les disciples (Desaymard,Chabrier,1934, p.35).
Prononc. et Orth.: [pepimɑ
̃]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1611 en parlant des oiseaux (Cotgr.). Dér. de pépier*; suff. -(e)ment1*; cf. le synon. pipiement [de poulets] (1603 Exil de Mardy-Gras ds Variétés hist. et littér., éd. P. Jannet, t.5, p.104), dér. de pipier, v. pépier. Fréq. abs. littér.: 34. Bbg. Darm. 1877, p.97.