1. Se moquer sans méchanceté, sans intention de blesser. Synon. blaguer (fam.), mettre en boîte (fam.), taquiner.Monseigneur voulut plaisanter son hôte, qui ne se laissa pas faire. «Vous avez quatre-vingt-deux ans, monsieur le curé, lui dit-il, c'est un bel âge!...» (Sand, Hist. vie, t.2, 1855, p.355).Buré (...) plaisantait ma mère sur son dévouement aux fêtes des curés (Guéhenno, Journal «Révol.», 1937, p.30):3. Gertrude a pris ses manières, sa façon de parler, une sorte d'intonation, non point seulement de la voix, mais de la pensée, de tout l'être −ressemblance dont je plaisante l'une et l'autre, mais, dont aucune des deux ne consent à s'apercevoir.
Gide, Symph. pastor., 1919, p.919.
♦ Empl. pronom.
♦ réfl. Dès le second service, Gambara déjà ivre se plaisanta lui-même avec beaucoup de grâce (Balzac, Gambara, 1837, p.85).Elle avait (...) roulé de nouveau dans la boue, ne pouvant prendre longtemps sa maternité au sérieux, se plaisantant elle-même d'avoir cru à ces bêtises-là pendant quelques mois (Zola, M. Férat, 1868, p.210).
♦ réciproque. J'ai bien observé des réfugiés berbères qu'ils ne savaient se plaisanter l'un l'autre ni ne s'infligeaient des bourrades (Saint-Exup., Citad., 1944, p.942).
2. Se moquer. Synon. railler.Il s'agit bien de mon orgueil! Vous croyez donc l'avoir blessé? Vous croyez donc que ce qui m'afflige, c'est d'avoir été pris pour dupe et plaisanté à ce dîner? (Musset, Chandelier, 1840, iii, 3, p.84).On plaisante beaucoup la manière dont Swann parle de sa femme, on en fait même des gorges chaudes (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p.467):4. ... il se mit à ricaner, à la plaisanter grossièrement. La jeune fille, saisie à sa vue, ne trouva pas une parole. Elle sanglotait sous les injures.
Zola, Fortune Rougon, 1871, p.159.