A. − Procéder à1. DR. Accomplir (un acte juridique). Procéder à une arrestation, à une enquête. Chacun des cohéritiers peut exiger que les rentes soient remboursées (...) avant qu'il soit procédé à la formation des lots (Code civil,1804, art. 872, p.158).♦ Procéder au redressement. ,,Opérer la révision de l'assiette de tous les impôts et taxes`` (Roland-Boyer 1983).
2. [Le compl. désigne le plus souvent un ensemble d'opérations] Exécuter une tâche dans ses diverses phases. Synon. effectuer.Procéder à des inventaires, à des vérifications régulières. Au réveil, Marie (...) fit du feu et procéda à sa toilette (Verlaine,OEuvres posth., t.2, Crit. et conf., 1896, p.316).Il doit être procédé à un examen approfondi de la valeur professionnelle de l'agent (Encyclop. éduc.,1960, p.299).Quand il a exécuté les diverses corrections indiquées sur les placards, le compositeur procède à la mise en pages (Gouriou,Mémento typogr.,1961, p.9).
B. − Vieilli ou littér. Procéder de1. THÉOL. Être engendré par. Toute sainteté vient de Dieu, toute sainteté procède de Dieu (Péguy,Myst. charité,1910, p.139).La nature chrétienne ne procède pas de Dieu par une émanation nécessaire, mais par la liberté de son vouloir (Gilson,Espr. philos. médiév.,1932, p.174).Dans le dogme chrétien, le Verbe et l'Esprit procèdent du Père, mais tout le reste est créé (Foulq.-St-Jean1962).
2. P. anal. [Le suj. est une pers., un groupe] Être influencé par, avoir pour prédécesseur. On peut sans doute rattacher M. de Maupassant à quelques contemporains. Visiblement il procède de Flaubert (Lemaitre,Contemp.,1885, p.309).
3. Tirer son origine de, résulter, provenir de. Synon. découler, dériver, émaner.Pour E. Delacroix, la nature est un vaste dictionnaire dont il roule et consulte les feuillets avec un oeil sûr et profond; et cette peinture, qui procède surtout du souvenir, parle surtout au souvenir (Baudel.,Salon,1846, p.119).La maladie procède presque toujours d'une contagion évidente (Nocard, Leclainche,Mal. microb. animaux,1896, p.804).Les êtres humains (...) ont adopté des habitudes de vie antinaturelle, d'où procèdent tous les maux (Maurois,Ariel,1923, p.126).